Archives 2011

El País

Support média : Presse écrite

Périodicité : Quotidien

Diffusion géographique : Nationale

Zone géographique : Espagne

Site web : www.elpais.com

Langues du média : espagnol

Pays du siège : Espagne

Adresse : Calle Miguel Yuste, 28000 Madrid

Date de création : 4 mai 1976

Propriétaire : Groupe PRISA

Statut : Ediciones El País SL (équivalent de SARL)

Président : Juan Luis Cebrián

Directeur de la publication et Directeur de la rédaction : Javier Moreno

Médiatrice (« Défenseur du Lecteur ») : Milagros Pérez Oliva

Quelques chiffres…

Chiffre d’affaire : NC

Pourcentage de la publicité dans le chiffre d’affaire : entre 45% et 55% en « période normale » (c’est-à dire hors crise).

Encombrement publicitaire : 25% de l’espace total du quotidien revient à la publicité. Si on augmente celle-ci on se doit d’augmenter proportionnellement le nombre de pages. En période prospère, si le maximum de la pagination est atteint, on n’admet plus de pub.

Parution : 7 jours par semaine avec 8 éditions : Madrid et Barcelone où se trouvent les 2 rédactions principales, ainsi que 4 éditions régionales (Valence, Pays Basque, Andalousie et Galice) et 2 éditions pour l’étranger (une européenne et une pour l’Amérique Latine).

Unité de production : Une imprimerie principale à Madrid et plusieurs décentralisées y compris à l’étranger.

Tirage : 390 000 exemplaires

Zone de diffusion : Nationale

Effectifs : 350 journalistes

Historique :

Le journal a été fondé en 1976 par José Ortega Spottorno six mois après la mort de Franco. Il devient rapidement le journal de référence de l’Espagne démocratique et se prononce en faveur de la Constitution lors de la tentative de coup d’État du 23 Février 1981 avant même que le Roi ne le fasse. L’arrivée au pouvoir de Felipe Gonzalez (Parti Socialiste) permettra au quotidien progressiste de consolider son lectorat. Dans les années 90, il est le deuxième journal à se doter d’une page Internet. Sous le gouvernement Zapatero, El País se montre plus critique à l’égard des socialistes, ce qui incitera à la création d’une presse située politiquement plus à gauche (ex. Público).

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Réponses complètes

1.1. – Code ou charte interne ? : Oui

Dans le « Livre de style » de El País figurent des normes obligatoires pour tous les journalistes, elles incluent autant les procédures de travail que les contraintes stylistiques.

1.2. – Quel contrôle de leur application ? : Par la hiérarchie et par le médiateur

Le contrôle de l’application des principes éthiques revient à la hiérarchie et au médiateur. Ce dernier intervient en cas de litige (sur sa propre initiative ou sur demande des lecteurs) et veille au respect des règles par les dirigeants et les rédacteurs en chef.

2.1. – Société De Journalistes / Société De Rédacteurs ? : Un Comité professionnel

La rédaction s’est dotée d’un Comité Professionnel composé de 5 journalistes élus au suffrage universel et pour un mandat de 2 ans. Sa fonction est de recevoir les plaintes internes et d’évoquer tous types de sujets professionnels y compris les questions déontologiques. Il représente les journalistes devant la direction à l’occasion d’une réunion fixe mensuelle et de réunions supplémentaires en cas de besoin. Le Comité peut remettre en question le contenu d’un article lorsqu’il considère qu’il ne respecte pas les principes du journal. Par ailleurs, le Comité professionnel met en débat, au sein de la rédaction, les candidatures aux postes à responsabilité.

2.2. – Retour critique sur la production journalistique ? : NC

2.3. – Quels systèmes de recherche et de rectification des erreurs ? : Par la rédaction et les lecteurs

La recherche d’erreurs est réalisée par la rédaction elle-même qui les localise et les signalent. Mais l’aide des lecteurs est également très précieuse pour débusquer les erreurs. La communication des rectificatifs se fait par la rubrique « Errata » de l’édition papier et de l’édition numérique.

3.1. – Quel lien entre valeurs du média et contenus publicitaires ? : Une séparation claire

La publicité est gérée par un département indépendant de la rédaction. Les emplacements publicitaires sont bien séparés des contenus informatifs. Les clients doivent payer un supplément s’ils souhaitent que leur publicité apparaisse en page paire ou impaire ou encore dans la section de leur choix. Ils ne connaissent pas au préalable les contenus informatifs des pages.

Une publicité peut aussi être refusée si son contenu ne « respecte pas les règles générales du journal ».

3.2. – Quel arbitre en cas de litige ? : Le directeur du journal

In fine, le directeur du journal décidera de la publication ou non d’une publicité en cas de litige.

3.3. – Quel cadre pour les parrainages et les partenariats éditoriaux ? : Adaptés aux valeurs du journal

El País est partenaire de nombreuses activités culturelles ou de coopération. Pour être mener à bien, ces partenariats doivent avoir respectés le fond et la forme du style du journal.

4.1. – Quelle gestion des voyages de presse et des journalistes « embarqués » ? : Rares mais annoncés

Les prises en charge de voyages ou de séjours ne sont pas acceptés, sauf exceptions (élections…) qui doivent alors être autorisées par la direction. Elles sont alors mentionnées dans l’article.

4.2. – Quelle résolution des conflits d’intérêt avec le propriétaire ? : Mention des liens

El País fait partie du grand groupe multimédia Prisa qui possède également d’autres « produits » éditoriaux, cinématographiques et même musicaux, pouvant faire l’objet d’une information de presse. La règle est alors de préciser dans l’article l’appartenance de l’entreprise citée au groupe.

4.3. – Quelle gestion des pressions politiques et économiques ? : Ignorées et non mentionnées

Le « livre de style » précise que si un journaliste subit des pressions, elles seront simplement ignorées et ne feront donc pas l’objet d’une mention dans l’article.

4.4. – Quel traitement du fait divers ? : Certaines règles et usages

Les noms complets des personnes en procédure judiciaire peuvent être mentionnés, sauf en cas de risque grave (affaires de terrorisme…) où seules les initiales sont alors utilisées. Les procès sont publics à l’exception de prévenu mineur, dans ce cas seules ses initiales figurent dans l’article.

La présomption d’innocence est respectée.

4.5. – Quels critères de publication des photos / de diffusion des images tournées ? : L’information avant tout

La règle pour publier une photo est qu’elle soit informative. En règle générale, El País évite de publier des images de « mauvais goût » ou « excessivement crues » mais, en certaines occasions, elles sont utilisées pour leur valeur de témoignage et leur caractère dénonciateur.

Sur les photos, les visages des policiers en service sont cachés pour ne pas faciliter leur identification par les groupes terroristes.

4.6. – Quel traitement des photos ou vidéos amateurs ? : Pas de règles strictes

Si une bonne photo ou une bonne vidéo parvient à la rédaction, dont le contenu informatif est intéressant pour les lecteurs de El País, elle sera publiée sur le site web.

Pour prendre un exemple très récent, durant les manifestations du 15M (mouvement des indignés de la Puerta del Sol qui a démarré le 15 Mai), la photo d’un amateur a été choisie pour la couverture parce que la rédaction a trouvé que cet instantané était la meilleure photo disponible.

De plus, El País dispose d’un réseau social propre, Eskup, auquel les lecteurs peuvent contribuer en envoyant leurs propres informations et images, qui seront cependant toutes filtrées.

4.7. – Quel statut pour les blogs de journalistes permanents ou pigistes ? : Respect des règles du journal

Les règles pour les journalistes qui tiennent un blog sont les mêmes que celles pour les journalistes qui écrivent un article d’opinion. Ils sont responsables de ce qu’ils écrivent, mais El País veillera toujours à ce que ces blogs publient un contenu intéressant pour le lecteur et qu’il respecte le style du journal.

4.8. – Quelles conditions pour travailler « sous couverture » ? : Impossible

Un journaliste de El País doit toujours se présenter en tant que tel.

5.1. – Poste de médiateur, quelle interface avec le public ? : Oui

Cette fonction existe depuis 1985 et s’exerce de façon indépendante pour une période de deux ans renouvelable au maximum 4 fois. Le médiateur est nommé par le directeur du journal et dispose d’une totale indépendance, il ne peut pas être licencié. Le médiateur peut agir à la demande du lecteur ou de son propre fait.

Chaque dimanche, sa rubrique est publiée dans la section « Opinion » et sur le site web du journal. C’est le seul article qui ne soit pas relu et ne fait l’objet d’aucun contrôle.

5.2. – Rubrique « Courrier des lecteurs » ? : Oui

Le quotidien s’est doté de divers mécanismes pour permettre l’expression de son lectorat. Le Courrier des Lecteurs (intitulé « Lettres au directeur ») en fait partie au même titre que les divers forums participatifs ouverts sur le site web.

Ainsi, le journal peut également publier, après vérification, des informations envoyées par les lecteurs sur l’espace dénommé « Yo Periodista » (Moi, journaliste).

5.3. – Quelle gestion du « Droit de réponse » ? : Oui mais peu connu

Le Droit de réponse est peu connu par les Espagnols qui, en revanche, n’hésitent pas à adresser des rectificatifs à leur journal. Quand ils sont justes, ceux-ci sont toujours publiés dans les jours suivants, le plus souvent dans la rubrique du « Courrier des lecteurs ».

5.4. – Visites du média ? : Peu fréquentes

Le journal reçoit la visite d’écoles ou d’abonnés, ces derniers ont en général l’occasion de rencontrer le directeur.

5.5. – Des rencontres avec le public ? : Oui

Il arrive que le journal invite des personnes externes à la rédaction. L’importante réunion hebdomadaire des éditorialistes compte ainsi régulièrement la présence de différents experts (économie, justice…)

Les abonnés, quant à eux, sont parfois invités à des réunions informatives. La rédaction de Barcelone organise ainsi des débats publics sur des thèmes d’actualité et des cycles de vulgarisation scientifique.

5.6. – Coordonnées des journalistes à la disposition du public ? : Accès facile mais pas direct

Les coordonnées des journalistes ne sont pas publiquement disponibles, mais quiconque contacte la rédaction pourra obtenir le mail de la rubrique qu’il recherche. De plus, les journalistes qui disposent d’un profil sur un quelconque réseau social et qui s’y identifient en tant que journalistes de El País, apparaissent sur des listes aisément disponibles. D’autre part, lors d’événement particulier, le service de communication fournit aux médias le compte Twitter des envoyés spéciaux.

5.7. – Quelle gestion des forums sur internet ? : NC

6.1. – Vers une imprimerie verte ? : NC

6.2. – Infrastructure et logistique raisonnées ? : NC

6.3. – Choix des fournisseurs sur critères durables ? : NC

7.1. – Quelles initiatives d’éducation aux médias ? : « El País de los estudiantes »

L’opération « El País de los estudiantes » propose chaque année un concours auquel peuvent participer lycéens et collégiens de toute l’Espagne. L’épreuve consiste à rédiger un journal de plusieurs pages en lien avec l’actualité. L’initiative est très suivie.

7.2. – Quel soutien aux médias des pays émergents ? : NC

8.1. – Quel engagement pour la formation continue ? : Partiellement à la charge du journaliste

Les formations que suivent les journalistes sont le plus souvent des cours de langue étrangère. Le département de formation se charge également d’organiser des échanges avec des rédactions étrangères.

Des formations thématiques sont aussi suivies mais le journaliste doit alors payer un tiers de son coût et prendre sur ses congés un tiers de sa durée.

8.2. – Transparence des rémunérations ? : Pas pour toute la rédaction

Les salaires sont régis par une convention collective publique négociée par les syndicats à laquelle toute la rédaction est soumise (il n’existe pas d’accords individuels).

Les sous-directeurs et directeurs adjoints sont hors convention.

8.3. – Quels bénéficiaires de la taxe d’apprentissage ? : N’existe pas en Espagne

9.1. – Quelle prise en compte de la RSE ? : Au niveau du groupe propriétaire

Le groupe Prisa, qui compte 14 000 salariés, possède sa propre unité de travail sur la Responsabilité Sociale des Entreprises. Mais rien de spécifique ne se fait pour l’instant au niveau du journal.