Comment les quotidiens nationaux et régionaux mais aussi les chaînes de télévisions se prémunissent-ils d’éventuelles tentatives de pression économique ou politique ?
Quand la crise s’est installée, quand la situation politique est tendue, comment rester toutà fait vigilant sur les petits compromis?
Existe-t-il des procédures formelles ou alors les situations délicates sont-elles gérées au coup par coup ?
La Libre Belgique : Via la rédaction en chef
C’est la rédaction en chef qui gère ce type de pression en vérifiant avec le journaliste si la plainte est légitime ou non.
RTBF : Via la direction de l’information
La direction de l’information se tourne vers l’administrateur général en cas de pression significative.
Des pressions « injustifiées » peuvent être dénoncées à l’antenne. La direction de l’information peut également mener une enquête en interne si elle pense qu’une pression a modifié un contenu.
Le Soir : Aucune disposition formelle
Cruzeiro do sul : Aucune interférence n’est admise
Qu’elles soient politiques ou économiques, les pressions sont ignorées, rien ne peut interférer dans la publication d’une information.
O Estado de S. Paulo : La voie légale
Le journal ne s’auto-censure pas et réagit aux pressions en engageant des actions auprès des tribunaux.
Le procès actuel qui oppose le journal au gouverneur Sarney est rendu public dans les pages de O Estado.
TV Cultura : Sans objet
TV TEM : Résistance totale
Le principal engagement de TV Tem porte sur l’exactitude de l’information. Les pressions politiques et économiques n’influencent donc jamais les contenus.
TV Tem ne cessera pas d’informer son public pour satisfaire aux exigences d’élus ou d’entrepreneurs.
Valor Econômico : L’intérêt public avant tout
Le journal reçoit très fréquemment des lettres et des appels téléphoniques, principalement d’entreprises privées qui veulent s’assurer de la publication ou de la non publication d’une information spécifique.
Si un interlocuteur demande un délai pour fournir une information, la rédaction accorde généralement ce temps supplémentaire. En revanche il est très rare que le journal accepte de ne pas publier une information.
Le journal privilégie toujours l’information d’intérêt public par rapport à l’intérêt privé.
El País : Ignorées et non mentionnées
Le « livre de style » précise que si un journaliste subit des pressions, elles seront simplement ignorées et ne feront donc pas l’objet d’une mention dans l’article.
Público : Non communiqué
La Vanguardia : Informer le public
Les statuts de la rédaction annoncent haut et fort l’indépendance du journal. Ses dirigeants ne se privent d’ailleurs pas de répondre avec véhémence aux pressions excessives.
La meilleure arme est de rendre publique ces tentatives de pression, ce que le journal a fait à plusieurs reprises.
La Croix : Le dialogue…
Ainsi quand un prêtre s’en est violemment pris au journal du haut de sa chaire, l’un des fidèles - journalistes à La Croix - a informé la directrice de l’incident. Celle-ci a invité le détracteur à rencontrer la rédaction. Il est venu et le dialogue s’est amorcé…
La Dépêche du Midi : Aucune disposition formelle
Le Figaro : Rien de formalisé
France 2 : Direction de l’information
Les pressions sont gérées au cas par cas, avec courtoisie et fermeté. C’est l’actualité qui décide si un politique doit être reçu dans une édition.
La direction de l’information intervient en cas de pression marquée.
France 24 : Via la hiérarchie
Libération : Presque inutiles, peu de tentative de pression
Les rares tentatives d’influence se soldent par des échecs, le journal a bâti sa réputation sur son indépendance.
Le Monde : Rien de formalisé
Ouest France : Des réponses graduées
Ce sont surtout les journalistes des rédactions décentralisées et les correspondants locaux qui peuvent subir des tentatives de pression, beaucoup plus souvent politiques qu’économiques d’ailleurs.
Le fait que Ouest-France organise des formations de « relation avec la presse » dans les Chambres de commerce et d’industrie ou en entreprises, y est sans doute pour beaucoup.
Le directeur départemental et les chefs d’agence - qui ont systématiquement suivi une formation à la médiation - sont en première ligne pour défendre l’indépendance rédactionnelle. Les rédacteurs en chef de la Direction Générale n’interviennent qu’en dernier recours.
Les situations conflictuelles restent peu fréquentes mais touchent avant tout les correspondants, c’est pourquoi le quotidien projette de réactiver l’animation de son réseau.
Dans les grandes villes le rapport au notable est plutôt serein, mais plus difficile dans les petites locales. Globalement les incidents sont finalement rares parce que personne ne cherche à faire de vagues. Quant aux correspondants locaux de village, ils ont une liberté très mesurée mais ils sont « chouchoutés » par les rédactions car il est de plus en plus difficile de trouver des correspondants étant donné le bas niveau de rémunération
Le Parisien/Aujourd’hui en France : Rien de formalisé
Le Progrès : Rien de formalisé
La Provence : Rien de formalisé
Sud-Ouest : Une cellule dédiée au suivi des élections
En période d’élection, une équipe fonctionne en mode « projet » avec des journalistes qui suivent spécifiquement chaque parti politique. Les éventuelles pressions politiques font l’objet de réunions.
Le rédacteur en chef qui reçoit des appels peut décider de faire paraître un « droit de réponse » s’il estime justifié.
Les conflits sont gérés par la direction de la publication.
TF1 : La direction de l’information
La Voix du Nord : Aucune disposition formelle
Mid-day : Sans faille
Des tentatives de pression existent mais le journal est clair sur leur gestion : aucune interférence du monde politique ou économique sur le contenu éditorial n’est tolérée.
The Hindu : Au cas par cas
Les pressions sont gérées lorsqu’elles se présentent, il n’existe aucune procédure formelle.
Les orientations de la direction sont souveraines.
BBC : La direction de l’information et une cellule spécifique
« Férocement indépendante », la BBC est néanmoins ouverte au dialogue avec les politiques. La directrice de l’information ou l’un de ses collaborateurs répondent directement aux plaintes des hommes et des femmes politiques.
En période électorale, une cellule spéciale de 3 à 4 personnes gère les « plaintes » des politiques.
The Guardian : Par la hiérarchie
Les journalistes qui subissent des pressions particulièrement insistantes font remonter le problème auprès des chefs d’édition ou du rédacteur en chef.
La Liberté : Pas de disposition formelle
RTS : Rédaction en chef
En cas de tentative de pression, les journalistes ont pour consigne de se référer immédiatement à la rédaction en chef qui elle-même peut se tourner vers la direction de l’actualité ou la direction de la RTS.
Toute censure ou autre forme de pression pourrait être mentionnée à l’antenne.
Le Temps : Code de déontologie des journalistes
Pour résister à toutes les formes de pression, les journalistes et leur encadrement se réfèrent au code de déontologie professionnelle.