Archives 2011

2.3. – Quels systèmes de recherche et de rectification des erreurs ?

Existe-t-il un processus formalisé de recherche d’erreurs avant la publication des articles ou la diffusion des sujets ? Ou même après ?

Aux Etats-Unis ou au Japon, des rédactions se sont dotées de journalistes spécialisés dans la vérification des informations et de leurs sources, les « fact-checkers ».

En cas d’information fausse – d’une mauvaise orthographe à un contresens en passant par une inexactitude ou une citation mal attibuée - comment les rectifications sont-elles apportées ? Quand ? Et selon quelle procédure ?

Réponses complètes

La Libre Belgique : Vérifications

Avant publication, tous les papiers sont relus au minimum par un chef de service. Pour les sujets « sensibles », les interactions entre le journaliste et le rédacteur en chef sont beaucoup plus nombreuses pendant le travail d’enquête.

RTBF : Pas de recherche systématique

Normalement chaque sujet est visionné par un cadre avant de passer à l’antenne, une procédure parfois bousculée quand les sujets arrivent au dernier moment.

Les erreurs sont rectifiées mais il n’existe pas de système de recherche systématique.

Le Soir : Par les journalistes

Les journalistes assurent eux-mêmes le suivi et la rectification de leurs erreurs.

Cruzeiro do sul : NC

O Estado de S. Paulo : NC

TV Cultura : Aucun formellement mais

Toutes les informations font l’objet d’une enquête minutieuse, en respectant les règles qui consistent à entendre toutes les parties et à maintenir une posture éthique. Toutes les sources sont systématiquement vérifiées.

Si toutefois une erreur est commise, la rectification intervient le plus vite possible, en direct pendant le journal télévisé ou dans le programme suivant.

Unique cas d’erreur : un commentateur du “Journal de la Culture” (JT le plus important de la chaîne diffusé à 21h) a répliqué à une avocate invitée qu’elle ne connaissait rien à la question des pensions publiques et privées. Celle-ci a obtenu un droit de réponse en direct et le commentateur a dû s’excuser.

Tous les journaux télévisés peuvent recevoir les commentaires du public par twitter ou par emails.

TV TEM : Rien de formalisé

Toutes les informations sont contrôlées et vérifiées avant d’être transmises au public. Si toutefois une erreur parvient à se glisser, elle sera rectifiée par un « erratum » dans le programme ou journal concerné.

TV Tem ne possède pas de service spécialisé dans la recherche d’erreur, a priori ou a posteriori.

Valor Econômico : NC

El País : Par la rédaction et les lecteurs

La recherche d’erreurs est réalisée par la rédaction elle-même qui les localise et les signalent. Mais l’aide des lecteurs est également très précieuse pour débusquer les erreurs. La communication des rectificatifs se fait par la rubrique « Errata » de l’édition papier et de l’édition numérique.

Público : Pas de fact-checking

Avant leur parution, tous les articles sont revus par le chef de rubrique avant de passer au « service de bouclage » qui relit l’ensemble du journal.

Après publication - et seulement si l’erreur est jugée importante - un rectificatif est publié à la page « Lecteurs » et dans la rubrique « Opinion ».

La Vanguardia : Le médiateur

Le chapitre 4 du Livre de style signale que “toutes les informations verbales ou écrites qui parviennent à la rédaction doivent être vérifiées, même si elles proviennent d’une source responsable”.

Si une erreur est malgré tout commise, la Vanguardia publie un erratum. Le Statut de Rédaction traite des rectifications au paragraphe 3.4 : “Sera favorisée la publication sans attente des corrections et rectifications qui affectent clairement le sens final de l’information publiée”.

Puisqu’il a comme fonction statutaire de “veiller à ce que le traitement des textes, titres et matériel graphique soient en accord avec les règles éthiques et professionnelles du journalisme” (Préambule du statut du médiateur), le médiateur peut intervenir de son propre chef si un journaliste a écrit une erreur importante.

La Croix : Circuit de relecture classique

Chaque article est relu plusieurs fois, par le chef de service, rédacteur en chef, secrétaire de rédaction, réviseur…

Sur le web, chaque article est relu au moins par un chef de service.

En cas d’erreur, les rectificatifs sont publiés sans commentaire.

La Dépêche du Midi : Pas de système formalisé

Il n’existe pas d’organisation particulière pour rechercher les erreurs avant ou après publication.

Le Figaro : Circuit de relecture classique

Pas de service de fact-checking, mais chaque article est relu au moins par un chef de service.

Les lecteurs peuvent signaler d’éventuelles erreurs directement auprès des journalistes, de la direction ou du service juridique.

Sur le web, les corrections sont faites immédiatement. Elles sont publiées dans l’édition du lendemain en cas d’erreur sur le papier.

France 2 : Double visionnage

Tous les sujets sont visionnés par un chef de service puis par un rédacteur en chef ou son adjoint.

Les erreurs éventuelles sont corrigées dans le fil du journal si elles sont décelées à temps, sinon au cours de l’édition suivante.

France 24 : Des vérificateurs de langue

Il n’existe pas de service de « fact-checking ». Chaque sujet est visionné puis validé par un chef d’édition avant d’être diffusé.

Le service en arabe utilise des « vérificateurs de langue ».

Libération : Circuit de relecture classique

Chaque article est relu au moins par un chef de service. Lorsqu’il s’agit d’un sujet sensible, le rédacteur en chef relit également.

Le Monde : Dense circuit de relecture

Entre la hiérarchie et le secrétariat de rédaction, chaque article est relu entre trois et quatre fois avant sa parution.

Après la sortie du journal, les signalements d’erreurs arrivent via le Courrier des lecteurs et sont transmis par le médiateur au service concerné qui se charge de rédiger un « Rectificatif » ou une « Précision ».

Ouest France : Relecture par le « rédacteur en chef du jour »

Le rédacteur en chef du jour relit systématiquement tous les articles à paraître, après parfois un chef de service.

Chaque journaliste est en charge de la relation avec Ses lecteurs. Les signalements d’erreurs arrivent donc directement auprès des journalistes concernés. Elles font l’objet de rectifications ou de précisions.

Le Parisien/Aujourd’hui en France : Validation par les chefs de service

Il n’existe pas de service de fact-checking mais un circuit de relecture classique par les chefs de service et par les secrétaires de rédaction.

Les erratums sont publiés dans l’édition du lendemain.

Le Progrès : Relecture par un chef de service

Chaque article est relu au moins par un chef de service et le secrétariat de rédaction.

Les erreurs signalées par les lecteurs font l’objet de rectifications ou de précisions.

La Provence : Circuit de relecture classique

En plus du secrétariat de rédaction, chaque article est relu au moins par un chef de service. Lorsqu’il s’agit d’un sujet sensible comme une affaire politico-judiciaire par exemple, le rédacteur en chef ou le directeur de la rédaction relisent aussi.

Les erreurs signalées par un lecteur font l’objet de rectifications ou de précisions.

Sud-Ouest : Pas de recherche active

Avant publication, les secrétaires de rédaction ont un rôle de vérification et peuvent se rapprocher des journalistes pour leur demander des précisions.

Les chefs de service relisent également les articles avant parution.

TF1 : De nombreux visionnages

Avant diffusion, chaque sujet est visionné par au moins 4 personnes : le rédacteur en chef adjoint, le chef d’édition, le rédacteur en chef et le présentateur.

Le directeur de la rédaction visionne également lui-même de nombreux sujets.

Si une erreur est faite à l’antenne, elle est le plus souvent rectifiée avant la fin du journal par le présentateur.

La Voix du Nord : Deux niveaux de relecture

Chaque article est relu au moins par le rédacteur en chef ou le rédacteur en chef adjoint et un secrétaire de rédaction.

En cas de signalement d’erreur par un lecteur, un rectificatif ou une précision sont publiés dans une colonne de brèves.

Mid-day : Relecture par la hiérarchie

The Hindu : Tache de la hiérarchie

En général, les articles sont relus par le rédacteur en chef adjoint et le rédacteur en chef.

BBC : Pas de fact-checking

La BBC ne possède aucun service interne qui rechercherait a priori ou a posteriori les erreurs.

The Guardian : Aucun

Le fact-cheking ne fait pas partie de la culture britannique. Le médiateur rédige un rectificatif si nécessaire.

La Liberté : Relecture par des « éditionneurs »

Il existe dans chaque rubrique des « éditionneurs », journalistes spécialisés qui se relaient pour la relecture des articles.

En cas de sujet sensible, une seconde relecture est faite par un chef de rubrique ou par le rédacteur en chef.

Un rectificatif ou une précision peuvent être publiés à la suite des remarques de lecteurs.

RTS : Vérifications

Pas de système formalisé de fact-checking.

En radio comme en télévision, un cadre écoute ou visionne les sujets avant diffusion, essentiellement pour vérifier que l’angle demandé a bien été respecté.

En cas d’erreur substantielle, les rectificatifs sont apportés dans l’émission du lendemain.

Le Temps : Circuit de relecture classique

Chaque article est relu au moins par un chef de rubrique. Lorsqu’il s’agit d’un sujet sensible, l’un des rédacteurs en chef adjoints, voire le rédacteur en chef, relisent également.

En cas de signalement d’erreur par un lecteur, c’est la cellule web ou le journaliste concerné qui répondent directement.

Les erreurs font l’objet de rectifications ou de précisions dans la rubrique Courrier des lecteurs : « Vous rectifiez », « Vous précisez ».