Archives 2011

4.2. – Quelle résolution des conflits d’intérêt avec le propriétaire ?

Comment protéger le contenu éditorial d’un journal des intrusions de son ou ses propriétaires ?

Faut-il signaler aux lecteurs que telle entreprise citée dans un article appartient par exemple au même groupe que le journal ou la chaîne de télévision?

Les médias de presse se sont-ils dotés d’outils précis et de procédures claires pour gérer les éventuels conflits d’intérêt politiques ou économiques ?

Réponses complètes

La Libre Belgique : Transparence

La Libre Belgique est gérée par une société familiale, unique actionnaire. Lorsque l’administrateur général s’exprime dans les colonnes du quotidien, sa fonction est précisée.

RTBF : Sans objet

Le Soir : Mention des liens

Le titre est détenu par un groupe de presse, la question des conflits d’intérêts ne se pose donc pas. Néanmoins, tout article faisant référence à une entreprise filiale du groupe précise le lien de subordination.

Cruzeiro do sul : Vigilance quotidienne

L’indépendance du journal est assurée par les « compromis historiques » reportés dans le Manuel de Procédures Éthiques et Journalistiques. Cette liberté reste cependant à conquérir tous les jours.

O Estado de S. Paulo : Au cas par cas

Selon tous les témoignages, une telle situation de conflits d’intérêt est rare puisque la famille Mesquita, propriétaire du journal, a été écartée des décisions éditoriales depuis que l’administration a été professionnalisée. Cependant, quand le cas se présente, le Conseil d’Administration se saisit de la question et prend la décision finale.

TV Cultura : Pas d’interférence

Aucune interférence n’existe entre la fondation propriétaire de la concession et la direction exécutive.

Le seul critère retenu est le critère journalistique : tout ce qui relève de l’information est notifié.

TV TEM : Pas de conflit

TV Tem est une filiale de TV Globo dont le propriétaire est un entrepreneur en communication qui dirige un groupe de gestion familiale comprenant un réseau de journaux de presse écrite, des immeubles, des associations sportives…

Toute information sur ses diverses activités peut être diffusée librement.

Valor Econômico : Résolution par la rédaction

La directrice de la rédaction est la personne qui prend les décisions finales en cas de conflit.

El País : Mention des liens

El País fait partie du grand groupe multimédia Prisa qui possède également d’autres « produits » éditoriaux, cinématographiques et même musicaux, pouvant faire l’objet d’une information de presse. La règle est alors de préciser dans l’article l’appartenance de l’entreprise citée au groupe.

Público : Question non pertinente

Le journal Público appartient à deux personnes détenant des parts dans le groupe Mediapro, traitant exclusivement de presse.

La Vanguardia : Question non pertinente mais…

La Vanguardia est la propriété d’une famille qui n’est pas impliquée dans d’autres activités que la presse.

En quelques rares occasions, lors d’une actualité très particulière, il est arrivé que le propriétaire demande que ses opinions personnelles soient reprises, l’éditorialiste a refusé sans autre conséquence.

La Croix : Un prêtre commme intermédiaire

Rédacteur en chef parmi 5 autres, celui-ci ne joue pas le rôle de « censeur » ou de « voix de son maître » mais peut toujours donner un avis. Le journal veut s’adresser à tous les catholiques sans distinction, il ne serait pas de son intérêt de favoriser une branche religieuse particulière.

A contrario, le quotidien ne s’interdit pas non plus de rédiger des articles sur les assomptionnistes (propriétaires de La Croix) quand le sujet se justifie.

La Dépêche du Midi : Question non pertinente

Le titre appartient à un groupe qui ne travaille que dans la presse locale ; la question des conflits d’intérêts ne se pose donc pas.

Le Figaro : Liens structurels mentionnés

Dans le cas d’éventuels conflits d’intérêt, notamment lorsqu’il s’agit d’articles sur une des filiales du groupe Dassault, propriétaire du titre, il est fait mention dans l’article, des liens structurels.

France 2 : Sans objet

France 24 : Sans objet

Libération : Une règle ferme

Dès qu’un des actionnaires ou membres du directoire est cité dans un article, il est systématiquement fait mention de son lien avec Libération.

Le Monde : Diverses mesures

Si un membre du conseil de surveillance est nommé dans un article, sa fonction au sein du journal est rappelée.

Si un groupe présent au capital du Monde est cité dans un article, les liens structurels avec le quotidien sont indiqués.

En revanche, rien n’est précisé en ce qui concerne la publicité ou les accords commerciaux.

Ouest France : Ne se pose pas

Le propriétaire du titre est un groupe spécialisé dans les médias.

Le Parisien/Aujourd’hui en France : Ne se pose pas

Le titre est propriété d’un groupe qui n’a pas d’autre activité que la presse.

Le Progrès : Pas de règle formelle

Les conflits d’intérêts peuvent exister comme par exemple dans une affaire d’entente illégale entre plusieurs banques dont le Crédit Mutuel, actionnaire du groupe qui détient le quotidien. L’article publié dans le Progrès n’a pas mentionné l’implication de la banque dans cette affaire.

La Provence : Ne se pose pas

Le titre est aujourd’hui la propriété d’un groupe qui travaille exclusivement dans la presse.

Sud-Ouest : Manifestement pas de conflit

Sud-Ouest est une entreprise familiale détenue à 80% par la famille Lemoîne, les 20% restants appartiennent aux journalistes et aux ouvriers du livre.

TF1 : Pluralité

La rédaction part du principe que l’identité du propriétaire est connue de tous, aucune précaution spécifique n’est donc prise pour traiter les activités du groupe propriétaire.

En revanche la direction de la rédaction tient à ce que la parole soit donnée à tous les acteurs d’un même marché, y compris aux opérateurs de téléphonie.

La Voix du Nord : Question non pertinente

Le titre est détenu par un groupe de presse qui n’a pas d’autre secteur d’activités que les médias.

Mid-day : Dialogue et code de conduite

La plupart des conflits sont résolus par le dialogue, sinon les principes du « livre de conduite » s’appliquent automatiquement.

Ils relèvent le plus souvent d’opposition entre la rédaction et les équipes de publicité ou de marketing.

The Hindu : Par le dialogue

Les conflits d’intérêt sont rares et sont généralement résolus par le dialogue.

BBC : Sans objet

The Guardian : Transparence

Si The Guardian évoque une société qui appartient au Guardian Media Group, il en fait mention.

Même principe s’il est question de quelqu’un qui travaille ou a travaillé pour le groupe.

La Liberté : Ne se pose pas

Le titre appartient à un groupe qui travaille exclusivement dans le secteur de la presse.

RTS : Sans objet

La RTS – en tant qu’organisation publique – s’estime indépendante du gouvernement.

Son conseil d’administration nomme son président.

Le Temps : Des règles précises

Les conflits d’intérêt avec les actionnaires majoritaires du groupe (Groupe Edipresse et Groupe Ringier) sont rares puisqu’il s’agit de groupes de presse. Néanmoins, dès qu’un article fait mention d’un des actionnaires du titre, il est automatiquement fait mention de sa qualité d’actionnaire et du montant de sa participation au capital.