2.1. – Société De Journalistes / Société De Rédacteurs ?

France

Ces structures spécifiques aux médias peuvent se définir a minima comme des « groupes organisés et permanents, institués dans un but précis » (cf Bertrand Verfaillie dans Sociétés de Rédacteurs, Société de Journalistes, les rédactions ont-elles une âme ?, Collection journalisme responsable, alliance internationale de journalistes, mars 2008).

Elles sont créées en France dans l’immédiat après-guerre. Parmi les premières celle de Ouest France fondée en 1949 puis celle du Monde en 1951. Le phénomène s’étend par la suite aux pays voisins, notamment la Suisse et la Belgique.

Depuis, ce type de structure professionnelle reprend généralement existence et vigueur dans les périodes de crise profonde de la presse, comme vers la fin des années 90 : précarisation du métier, rachat ou concentration des titres, expansion des nouvelles technologies, dégradation de la confiance du public, changement des modèles économiques…

En 2005 est né en France le Forum permanent des Sociétés De Journalistes qui a pour objectif de fédérer ces groupes autour de la défense de leur métier, au-delà de la concurrence des supports. Le forum regroupe aujourd’hui une trentaine de membres collectifs qui représentent environ 3500 journalistes, il est toutefois en sommeil depuis 2012.

Les formes et les objets de ces SDJ/SDR sont diverses. Bertrand Verfaillie les classe en 4 grandes catégories :

  • Les sociétés de participation : « Ce sont, pour la plupart, des sociétés civiles à capital variable, dont les administrateurs sont aussi les gérants ». Elles possèdent un vrai poids dans l’entreprise de presse en disposant d’une véritable assise financière qui peut toutefois varier avec les structures capitalistiques (le Monde, le Figaro, le Temps à Genève en Suisse Romande…).

  • Les sociétés de personnels et apparentés : « Ce sont des cousines des sociétés de participation. Elles ont les mêmes statuts, siègent dans les mêmes instances et bénéficient des ressources correspondantes. Elles sont parties prenantes du capital et représentent la totalité du personnel des entreprises concernées » (Libération…).

  • Les sociétés dites ordinaires ont la plupart du temps un statut d’association de loi 1901, « la plupart obéissent à ces procédures : adhésion volontaire et subordonnée à la possession d’une carte d’identité de journaliste professionnel, d’un contrat à durée déterminée ou indéterminée ou à une pratique régulière de pigiste et souvent, à une certaine ancienneté dans l’entreprise ».

  • Les sociétés de service public ressemblent aux sociétés ordinaires précédemment décrites. Ce sont des associations relevant de la loi de 1901 ou des collectifs dépourvus de statuts » (Exemple : France 2, France 3, Radio France ou encore Radio France Internationale).

Les principales activités de ces sociétés :

. changement de propriétaires : les SDJ présentes dans le capital peuvent avoir un droit de regard sur l’évolution de celui-ci.

. dirigeants de la rédaction : les SDJ présentes au capital ou au conseil de surveillance peuvent avoir un droit de regard sur la nomination des responsables de la rédaction.

. marche de l’entreprise : elles peuvent influer sur les stratégies de l’entreprise.

. réflexion déontologique : elles peuvent être des espaces de réflexion déontologique. Certaines sociétés ont ainsi initié la rédaction de charte éditoriale interne.

. surveillance du respect de la déontologie : la société de journalistes peut aussi avoir un rôle de « vigie déontologique » : discussion autour des voyages de presse, veille sur le respect de la séparation publicité/rédactionnelle, lumière sur les risques de conflits d’intérêts…

Leur rôle peut télescoper celui des syndicats, eux aussi présents et parfois très vigilants sur les questions d’éthique et de déontologie. Ils sont 6 en France : le SNJ Syndicat National des Journalistes (autonome, il est à l’origine de la première charte professionnelle en 1918), le SNJ-CGT, l’Union Syndicale des Journalistes-CFDT, le Syndicat Général des journalistes FO, le Syndicat des Journalistes-CFTC et la Confédération française de l’encadrement - Confédération générale des cadres (CFE-CGC).

Enfin la Fédération Internationale des Journalistes (IFJ) est aujourd’hui la plus grande organisation de journalistes du monde. Elle fédère environ 500 000 acteurs de la profession au sens large du terme et s’exprime régulièrement sur les questions d’éthique et de déontologie.

Europe

En ce qui concerne 10 pays européens (Allemagne, Angleterre, Autriche, Belgique, Espagne, Italie, Pays-Bas, Portugal, Suisse et Suède), il est intéressant de consulter l’étude de législation comparée n°205 Les sociétés de journalistes dans la presse écrite réalisée par le Sénat français en février 2010.

Belgique

En Belgique, la communauté flamande compte deux comités de rédaction (l’équivalent SDJ) dans la presse écrite toute entière et quatre entités qui en assument les compétences dans le cadre d’un régime juridique spécifique (fondation, association sans but lucratif, association de fait). La télévision publique flamande (VRT) possède elle aussi un équivalent de SDJ.

La presse écrite de la communauté francophone présente 8 sociétés de rédacteurs au sens strict du terme (Le Soir, La Libre Belgique…) et une structure représentative de journalistes qui s’en rapproche.

Suisse

Le principe d’organisation de journalistes sous la forme de Sociétés De Rédacteurs existe également en Suisse, dans de nombreuses rédactions.

Brésil

Il n’existe aucune organisation formelle de journalistes dépendant d’un titre brésilien qui réfléchisse spécifiquement à sa déontologie/éthique ou au rôle de la presse envers la société civile. Seule une instance dénommée « Observatoire de la presse » (Observatorio da imprensa) diffuseur d’un programme de télévision et de radio, émet des avis et des critiques sur les productions journalistiques. La fédération nationale des syndicats de journalistes, FENAJ, traite exclusivement des questions salariales ou de diplôme professionnel.

Espagne

Ce type de structure n’existe pas en Espagne. Certaines rédactions se sont cependant dotées de Commissions de journalistes qui peuvent assurer une fonction de veille déontologique.

Allemagne

En Allemagne, au moins 9 journaux sont dotés d’un statut de la rédaction (Redaktionsstatut) qui prévoit la création d’un comité de rédaction (Redaktionsauschuss). Tous ne sont pas actifs. Il existe également des comités « informels » de rédacteurs, qui ne disposent pas d’un statut écrit mais qui jouent un rôle effectif dans les négociations avec les éditeurs du journal.

Pologne

Il existe une dizaine de syndicats de journalistes profesionnels, dont deux qui comptent vraiment - SDP ( Association des journalistes polonais) et SDRP ( Association des journalistes de la Republique de Pologne) qui comptent au total a peu pres 3 500 membres , c’est à dire un tiers de la profession.

Mais pas d’équivalent SDJ/SDR à l’intérieur des rédactions.

Réponses complètes

Allemagne

Berliner Zeitung : Un équivalent

Dans le « Redaktionsausschuss » (comité interne de rédacteurs), trois journalistes sont élus par l’ensemble de la rédaction. Ils veillent à l’application de la charte interne, leur rôle est consultatif et de médiation.

Cette instance rencontre une fois par mois la rédactrice en chef, éventuellement en présence de la direction commerciale de la maison d’édition Neven DuMont à laquelle appartient le journal.

ZDF : Un équivalent

Le comité des rédacteurs/rédactrices (Redakteursausschuss) constitué au sein du comité d’entreprise de la chaîne, peut s’apparenter à une SdJ française, même si cette structure est plus « institutionnalisée ».

Belgique

De Standaard : Non

La Libre Belgique : Oui

La Société des rédacteurs de La Libre Belgique est la plus ancienne du pays. Cette association sans but lucratif (ASBL) a été créée en 1972.

L’article 4 de ses statuts précise que la SDR, « entre autres missions, défend les intérêts moraux et professionnels de ses membres, veille à la qualité du journal et garantit l’indépendance de la rédaction. La SDR donne ou retire sa confiance aux membres de la direction de la rédaction et de la rédaction en chef. Elle adopte ou rejette la Charte éditoriale du journal ».

Il y a près de trente ans, la notion de capital intellectuel du journal n’allait pas de soi : « Il a fallu la faire reconnaître par les actionnaires, comme le soulignait un ancien président de la SDJ, le capital intellectuel inclut très concrètement des hommes et des femmes, leurs talents et leurs idées, leur volonté commune d’assurer le succès de l’entreprise à laquelle ils appartiennent et qui, intellectuellement, doit aussi leur appartenir. Il façonne l’identité d’un journal et légitime la prétention des journalistes à dire leur mot sur sa destinée ».

Outre l’assemblée générale annuelle, la SDR réunit son conseil d’administration une fois par mois, lequel convoque une AG extraordinaire si le contexte l’exige. Le CA compte 9 membres, tous journalistes. Les mandats varient de 2 ans pour la présidence à 4 ans pour les administrateurs.

Tous les journalistes de La Libre Belgique en sont membres de droit. Les collaborateurs indépendants ont accès à l’AG mais tous n’ont pas le droit de vote qui est déterminé selon leur niveau d’implication dans la rédaction.

Le Soir : Oui

La rédaction s’est dotée en 1983 de l’association sans but lucratif dénommée « Société des Journalistes Professionnels du Soir » qui a pour objet « la sauvegarde et la promotion des intérêts professionnels, moraux, intellectuels et matériels de ses membres en tant que journalistes ».

Constituée de 7 membres élus pour deux ans, elle a pour objet la défense du capital intellectuel et moral de la rédaction.

La SJPS s’est ainsi opposée à l’arrivée dans le capital du Soir du groupe Hersant, estimant la présence d’une entreprise d’armement contraire aux valeurs du journal.

Exemples d’interventions de la SJPS : travail sur la publicité / mutations internes en association avec les syndicats / question des moyens affectés à la rédaction / question des partenariats commerciaux.

L’ensemble des journalistes et photographes est membre de la SJPS qui a été créée en accord avec la direction.

RTBF : Oui

L’association sans but lucratif (ASBL) a été reconnue par un décret de la Communauté Wallonie-Bruxelles.

130 journalistes sur 260 cotisent 2€ pour faire partie de la SDJ. Tous les journalistes de la RTBF en sont membres de droit, la moitié y cotise.

Les 12 membres du bureau sont élus tous les deux ans.

L’administrateur général doit consulter l’association pour le recrutement du directeur de l’information et des sports ainsi que pour celui des directeurs de l’information télévision, radio et Internet.

Brésil

A Folha de S. Paulo : Non

Cruzeiro do sul : Non

O Estado de S. Paulo : Non

Il n’existe aucune instance organisée par les journalistes eux-mêmes.

L’instance interne d’écoute du personnel pour suggestions, critiques ou plaintes n’est ni bien vue ni utilisée par les journalistes.

Rádio CBN : Non

Pas de société ni d’organisation de journalistes.

TV Cultura : Non

TV TEM : Oui mais

Les journalistes ont constitué une association de journalistes à laquelle adhère un certain nombre de salariés de TV TEM. Mais quand se pose un problème éthique, ce sont le département des ressources humaines, la direction du journalisme et la Direction Générale qui organisent des réunions.

Espagne

El País : Un Comité professionnel

La rédaction s’est dotée d’un Comité Professionnel composé de 5 journalistes élus au suffrage universel et pour un mandat de 2 ans. Sa fonction est de recevoir les plaintes internes et d’évoquer tous types de sujets professionnels y compris les questions déontologiques. Il représente les journalistes devant la direction à l’occasion d’une réunion fixe mensuelle et de réunions supplémentaires en cas de besoin. Le Comité peut remettre en question le contenu d’un article lorsqu’il considère qu’il ne respecte pas les principes du journal. Par ailleurs, le Comité professionnel met en débat, au sein de la rédaction, les candidatures aux postes à responsabilité.

La Vanguardia : Un conseil professionnel

Les journalistes de La Vanguardia sont organisés autour, non pas d’une Société de journalistes mais d’un Conseil professionnel, constitué de 5 à 6 journalistes, élus par la rédaction pour un mandat de deux ans.

Ses deux principales fonctions consistent à recevoir les plaintes et évoquer tous types de sujets professionnels y compris les questions déontologiques tant sur le contenu journalistique que sur la publicité du journal.

Ce Conseil, en tant que représentation démocratique de la rédaction, se réunit périodiquement avec la direction pour débattre des questions éditoriales du support papier comme du web, transmettre les inquiétudes ou les plaintes des journalistes, etc. Le Conseil adresse ensuite, à l’ensemble des salariés, une note informative sur ces échanges.

Rádio Barcelona - Cadena SER : Non

RNE : Oui

Tous les journalistes de la RNE sont représentés par le « Conseil des Informatifs » (journalistes en charge de l’information), composé de 7 journalistes provenant des différentes rédactions régionales, qui se réunit une fois par mois pour traiter les problèmes de contenu auxquels peuvent être confrontés les professionnels de l’info de la radio : désaccords, interprétations de sujets, ligne éditoriale, etc…

TVE : Non mais

Le Statut de l’Information du Groupe RTVE développe les droits et devoirs des professionnels de l’information audiovisuelle du groupe, dans l’exercice des fonctions d’obtention, élaboration et diffusion de l’information, afin d’assurer leur indépendance ainsi que l’objectivité et la véracité des contenus informatifs.

France

Europe 1 : Oui

France 2 : Oui

La Société Des Journalistes de France 2 a été créée en 1986.

Cette entité de dialogue avec la direction de l’information a pour vocation de garantir l’indépendance de la rédaction et de représenter les journalistes dans les débats sur les questions éditoriales et déontologiques.

Le bureau de la SDJ compte 9 titulaires et 2 suppléants, il est renouvelé tous les deux ans.

La SDJ peut être saisie par un journaliste, elle demandera alors des explications à la direction de l’information ou à la direction du groupe. Elle communique en interne comme en externe et organise des votes de confiance qui peuvent se muer en motions de défiance.

France 24 : Oui

France Inter : Oui

Une Société de journalistes de Radio France a été créée au début des années 80 pour l’ensemble des « marques » (France Inter, France Culture, France Bleu, France Info, FIP, Le Mouv’). Il s’agit d’une expression collective. Son soutien populaire est sa force : le taux de participation à l’élection de son bureau, tous les deux ans, oscille de 80 à 90%. Sa présidente (jusqu’à fin 2013) est Dominique André, journaliste au service étranger de France Inter. L’un des objectifs du bureau actuel de la SDJ est de relancer le débat sur la charte interne.

La Croix : Non mais…

Le quotidien possède un organe ancien et original. La « Commission Permanente d’Étude et de de Coopération » a été créée à La Croix en 1964 pour gérer la vie collective de la rédaction.

Elle est composée de membres de la direction (directeur du journal ou de la rédaction, directeur adjoint chargé de la rédaction ou rédacteur en chef désigné par le Directeur, directeur adjoint chargé de l’administration ou autre rédacteur en chef désigné par le directeur) et de journalistes élus pour deux ans par les salariés titulaires de la carte de presse en CDI pour au moins un mi-temps et ayant au moins un an d’ancienneté à Bayard.

La « Copec » se réunit tous les mois ou tous les deux mois, elle peut servir « d’antichambre » aux négociations sociales en adoptant des textes d’orientation. Elle ne se préoccupe jamais de cas individuels.

La Dépêche du Midi : Non

Il n’y a même jamais eu aucun projet de création d’une Société de Journalistes ou d’une Société De Rédacteurs.

La Montagne : Non

La Nouvelle République : Non

La Provence : Oui, une toute nouvelle

La Société des journalistes de la Provence a été créée en décembre 2012 sous forme d’une association de statut 1901. Les élections de février 2013 ont élu pour un premier mandat 9 représentants.

La Voix du Nord : Non

Le Figaro : Oui

La Société Des Journalistes du Figaro est une société civile à capital variable qui détient symboliquement 100 actions du capital total.

Elle procède à la désignation de représentants dans différentes instances du groupe dont le Conseil de surveillance. Elle traite avant tout des questions déontologiques. La grande majorité des journalistes de la rédaction y adhère.

Le Monde : Oui

La SRM (Société des Rédacteurs du Monde) est une société de participation créée en 1951. Elle a longtemps été l’actionnaire de référence du groupe. Elle avait aussi la mission de suivre de près les choix éditoriaux, le traitement de l’actualité, les questionnements déontologiques.

Elle ne dispose d’aucun pouvoir de sanction. Cette société des rédacteurs, suite à l’entrée de nouveaux actionnaires dans le capital depuis plusieurs années, perd régulièrement de l’influence.

Le Parisien/Aujourd’hui en France : Oui

La SDJ a été créée en 2010 avec un statut d’association Loi 1901.

Le Progrès : Oui

La Société Des Journalistes du Progrès a été créée le 21 juin 2008 sous le statut d’association loi de 1901.

Deux éléments ont présidé à sa naissance : le trop fréquent changement de ligne éditoriale (comme ce fut le cas cette année-là, avec un passage de l’hyper-localité à une nouvelle demande d’information générale) et un grave incident dans le traitement d’un fait divers.

Alors que la majorité de la rédaction s’était prononcée pour la mise en place d’une SDJ quelques mois plus tard seuls 70 journalistes sur 220 en étaient membres.

La Société Des Journalistes du Progrès n’est pas reconnue par la rédaction en chef en tant qu’interlocuteur légitime.

Libération : Autre instance

La « Société Civile des Personnels de Libération » a été créée en même temps que le journal dont elle était actionnaire majoritaire.

Chaque catégorie d’employés, journalistes et non-journalistes, y est regroupée.

La SCPL qui a un siège et le droit de vote au Conseil d’Administration, ne possède plus aujourd’hui que 0,61% du capital.

Ouest France : N’existe plus

Ouest-France avait créé en 1965 l’une des premières « sociétés de rédacteurs » en France. Elle a disparu en 1973.

Plusieurs tentatives d’associations de journalistes se sont succédé mais leurs rapports ont toujours été conflictuels avec la direction. Il n’en existe plus aucune pour l’instant.

RTL : Ancienne et solide

La Société de Journalistes de RTL, créée en 1976, est l’une des plus anciennes de l’audiovisuel français. Ses cofondateurs, Roger Priouret et Philippe Alexandre, sont deux figures de la station. En 2012, tous les membres de la rédaction en font partie. L’élection du bureau a lieu tous les deux ans. Les statuts de la SDJ sont en train d’évoluer : elle devrait s’ouvrir aux pigistes permanents. La culture « maison » n’étant pas fondée sur le rapport de force, la SDJ est considérée moins comme un contre-pouvoir que comme un « organe de vigilance ».

Sud Ouest : Oui

Il s’agit d’une Société civile des Rédacteurs. 10% des actions du Groupe Sud Ouest ont été attribués aux journalistes, 10% aux ouvriers de l’imprimerie aux premiers temps de l’existence du titre. Cet actionnariat minoritaire peut faire valoir son avis ou son désaccord sur les choix et les orientations stratégiques de l’entreprise. Le bureau est élu tous les deux ans. Tous les journalistes de Sud Ouest peuvent adhérer à la Société civile pour une somme symbolique. La société civile veille au respect de la déontologie, participe à l’élaboration des chartes du journal. Elle rédige au moins 6 fois par an une lettre d’information et peut appeler à des assemblées générales extraordinaires si la situation l’exige.

Sud Radio : Oui mais…

La Société des Journalistes de Sud Radio, créée au début des années 2000, fonctionne actuellement en mode « sommeil », ses responsables ayant quitté la station lors de son rachat, en 2005, par l’ex-groupe Start, désormais Sud Radio Groupe. Il est question de la réactiver.

TF1 : Oui

La SDJ a été créée au lendemain de la privatisation de TF1 en 1988. Dix ans plus tard, elle a acquis un statut d’association loi 1901 et compte aujourd’hui 185 membres sur les 230 journalistes de la rédaction. Les présentateurs, ainsi que les directeurs de la rédaction et de l’information n’y adhèrent pas.

Son rôle est de défendre la déontologie dans les pratiques journalistiques, l’intégrité des journalistes et leur indépendance. Elle cherche à garantir un espace de dialogue où les problèmes puissent être abordés en toute liberté.

La SDJ souhaite faire passer le message que le journalisme est un métier de responsabilités (choix des interlocuteurs, vérification des infos, etc.).

Irlande

The Irish Times : Un équivalent

Le comité éditorial, composé de 8 journalistes élus pour 2 ans, traite de nombreuses questions, dont celles relatives à l’étique et à la déontologie. Il se réunit à la demande.

Pologne

Polskie Radio, kanal 3 : Non

Royaume-Uni

BBC : Non

The Guardian : Non mais

Pas d’association de journalistes en interne. Il existe toutefois en Grande-Bretagne le Syndicat national des journalistes qui est représenté au sein de la rédaction par une « chapelle » dirigée par un père supérieur ou une mère supérieure. Ce sont eux qui jouent un rôle de veille sur les pratiques journalistiques et la qualité de l’information.

Suisse

La Liberté : Oui

Créée en 2000 par Christian Campiche, la Société Des Journalistes a le pouvoir de questionner les propriétaires du titre mais dispose finalement de peu d’écho dans la rédaction.

Le Temps : Une autre instance similaire

La « Société des Rédacteurs et du Personnel » a été fondée à la création du journal en 1998. L’ensemble des salariés du quotidien y est représenté et non exclusivement les journalistes.

Elle a accès à l’ensemble des comptes de l’entreprise et fonctionne comme un syndicat. Elle ne dispose d’aucun droit de regard sur la nomination du directeur de publication ou sur l’entrée au capital. (L’entrée de nouveaux actionnaires doit faire l’objet d’une validation par l’Assemblée générale des actionnaires à laquelle la SRP participe. Elle peut donc faire valoir sa voix dans cette enceinte, tout en y étant minoritaire.)

La société des rédacteurs et du personnel est aussi actionnaire minoritaire du titre.

RTS : Des communautés de journalistes par professions

Pas de SDJ mais des « communautés » : une pour les journalistes télé, une pour les journalistes radio, une pour les animateurs radio et une pour les producteurs radio-télé.

Ces communautés ne possèdent aucun pouvoir de représentation ni de négociation. Leur mission consiste à « défendre la qualité de la production » par des rencontres régulières avec la direction et les rédactions.