The Irish Times

Support média : Presse écrite, Internet

Périodicité : Quotidien

Diffusion géographique : Nationale

Zone géographique : Irlande

Site web : www.irishtimes.com

Pays du siège : Irlande

Ville : Dublin

Adresse : The Irish Times Building, 24-28 Tara Street, Dublin 2

Date de création : 29 mars 1859

Propriétaire : 29 March 1859

Statut : Fondation

Le conseil d’administration de la fondation de l’Irish Time est composé de 11 personnes.

Président de la fondation : Tom Arnold

Président du conseil d’administration : Dan Flinter

Directeur de la rédaction : Liam Kavanagh

Rédacteur en chef : Kevin O’Sullivan

Quelques chiffres…

Chiffre d’affaires du groupe : 81 millions d’euros (2012, dernière donnée disponible, avec une perte de 6% par rapport à l’année précédente)

Pourcentage dû à la publicité : 41% du CA

Diffusion : 85.000 exemplaires quotidiens en moyenne. 5 millions de visiteurs uniques par mois du site internet

Parts de marché : 16% des journaux nationaux en semaine

Effectifs : 415 salariés dont 183 journalistes

Correspondants : 8 à l’étranger (Londres, Bruxelles, Berlin, Rome, Washington, Moscou, Beijing, Paris) et une quinzaine de free-lances réguliers à travers le monde

Régie publicitaire : interne

Imprimeries : à Dublin, Londres, Madrid. Celle de Dublin est la seule imprimerie qui appartienne au groupe.

Historique :

Le major Lawrence Knox a moins de 25 ans quand il crée en 1859 The Irish Times, « le nouveau journal conservateur » publié trois fois par semaine. Quelques mois plus tard il passe au rythme quotidien, c’est aujourd’hui le seul rescapé des 10 titres qui paraissaient à l’époque.

De nationaliste protestant, le journal devient unioniste en 1873, à la mort de son fondateur. La famille Arnott restera actionnaire majoritaire jusque dans les années 60.

A l’indépendance de l’Irlande en 1922, The Irish Times choisit une ligne politique indépendante.

La création d’une fondation en 1974 correspond très précisément à l’objectif de garantir au quotidien une liberté et une indépendance dans l’intérêt de l’ensemble de la communauté, au-delà des partis pris personnels, politiques, commerciaux ou religieux.

En 1994, le quotidien de Dublin est le premier dans les îles britanniques et dans les 30 premiers au monde à créer un site Internet. Les rédactions vont fusionner en 2008.

La dernière formule de l’Irish Times date de 2012 avec un changement de format, davantage de photos et des suppléments imprimés sur papier de couleur.

Depuis 2001, les effectifs ont largement été réduits, de 750 employés à 415. Une baisse conséquente des salaires a également été acceptée (15% pour les bas revenus et 25% pour les plus élevés).

Le journal est aujourd’hui perçu comme libéral, social démocrate et neutre sur le délicat sujet de l’unité irlandaise, par opposition à l’Irish Independent considéré comme populiste et libéral en économie. L’Irish Times a ainsi soutenu la campagne de Mary Robinson en 1990, lors de l’élection à la présidence de l’Irlande et les changements de lois sur le divorce, la contraception ou l’avortement.

Toujours à la pointe des avancées technologiques, le quotidien a pris de l’avance sur les supports mobiles qui représentent la moitié des consultations par Internet.

Réponses complètes

1.1. – Code ou charte interne ? : Oui

La fondation propriétaire de l’Irish Times a rédigé quelques grands principes d’orientation politique et éthique. Certains sont des règles de base pour les journalistes : des informations aussi précises et compréhensibles que possible doivent être présentées avec équité ; commentaires et opinions doivent être informés mais aussi clairement séparés de la présentation des faits ; une attention particulière doit être portée au traitement des intérêts minoritaires et des vues divergentes…

Ces principes sont accessibles au public.

1.2. – Quel contrôle de leur application ? : Par deux entités

Deux groupes distincts ont l’obligation de surveiller le respect des principes édictés par l’Irish Times Trust :

2.1. – Société De Journalistes / Société De Rédacteurs ? : Un équivalent

Le comité éditorial, composé de 8 journalistes élus pour 2 ans, traite de nombreuses questions, dont celles relatives à l’étique et à la déontologie. Il se réunit à la demande.

2.2. – Retour critique sur la production journalistique ? : Systématique

Le contenu du journal est minutieusement analysé en interne par les membres du conseil d’administration de la fondation, par le comité éditorial des journalistes pour tous les aspects concernant la déontologie, mais aussi en conférence de rédaction de façon systématique.

2.3. – Quels systèmes de recherche et de rectification des erreurs ? : Une attention permanente

L’Irish Times ne possède pas de service de « fact-checking » à proprement parler mais estime se couvrir le plus possible dès la première phase de recherche d’information, notamment en respectant scrupuleusement la règle des deux sources contradictoires.

3.1. – Quel lien entre valeurs du média et contenus publicitaires ? : Aucun

Les pages dédiées à l’éditorial, rédigées par les journalistes, sont parfaitement indépendantes des espaces publicitaires. La frontière entre les deux est tout à fait imperméable.

3.2. – Quel arbitre en cas de litige ? : La rédaction

3.3. – Quel cadre pour les parrainages et les partenariats éditoriaux ? : Clairement défini

L’Irish Times tient en haute estime le travail journalistique. Il est évident qu’aucun partenaire ou annonceur ne peut se permettre de commander un article, d’intervenir dans la maquette du quotidien ou même de tenter de faire passer une publicité pour un article. Les règles du jeu sont connues et respectées sans aucune entorse, malgré quelques régulières tentatives.

4.1. – Quelle gestion des voyages de presse et des journalistes « embarqués » ? : Rares et annoncées

Le recours aux voyages de presse reste peu développé. Les décisions sont toujours prises de façon collégiale et le contexte dans lequel l’article a été écrit est systématiquement annoncé aux lecteurs.

4.2. – Quelle résolution des conflits d’intérêt avec le propriétaire ? : Absence de conflit

Le quotidien irlandais est géré par une fondation de droit public qui assure précisément l’indépendance et la liberté de la rédaction.

4.3. – Quelle gestion des pressions politiques et économiques ? : Une longue expérience

L’Irish Times existe depuis 150 ans et a survécu à toutes les difficultés de l’histoire du pays. Sa capacité à résister aux pressions constitue sans doute l’une des raisons de sa longévité. La rédaction, la direction et la fondation sont les garants de son indépendance et n’ont de cesse de batailler pour elle, chacune à leur niveau.

4.4. – Quel traitement du fait divers ? : Respect de la loi avant tout

Le journal respecte scrupuleusement la loi générale qui protège, plutôt bien, les citoyens impliqués dans des « faits divers » avant une éventuelle condamnation. Il est interdit de divulguer les noms des victimes ou des auteurs de viol, de nommer les parties en cas de divorce, de nommer les mineurs…

Il n’existe pas de « code de traitement des faits divers » en tant que tel mais plutôt une culture maison implicite et claire. En interne, l’Irish Times est ainsi attentif à ne révéler l’origine ou la religion d’une personne que si ces informations sont pertinentes pour éclairer l’histoire.

4.5. – Quels critères de publication des photos / de diffusion des images tournées ? : La « culture maison »

Retouches interdites, photo-montage proscrit… hormis quelques règles très clairement exprimées, l’Irish Times reconnaît l’importance de la culture maison en refusant le scandale, en évitant les images de cadavres ou de sang.

Ici les échanges évitent les prises de décision systématiques. Chaque image délicate fait l’objet de discussions et de prises de décision collégiales sur la diffusion ou non d’une photo.

4.6. – Quel traitement des photos ou vidéos amateurs ? : Vérifiées et non rémunérées

4.7. – Quel statut pour les blogs de journalistes permanents ou pigistes ? : Une zone grise

Il est demandé aux nombreux journalistes qui s’expriment en leur nom propre sur leur blog ou sur les réseaux sociaux, de se soumettre aux règles du journal. Ils ne respectent pas nécessairement ces consignes qui posent de toute façon de nombreuses questions.

Quand certains ont appelé à manifester ou pris position sur l’avortement par exemple, des discussions ont été engagées parce qu’en tant que citoyens, ils ont des droits… qui peuvent toutefois entrer en conflit avec le positionnement indépendant du média pour lequel ils travaillent.

Reste que les journalistes politiques n’ont pas le droit d’être membre de partis politiques et que les journalistes financiers ne sont pas autorisés à faire des transactions sur les marchés.

4.8. – Quelles conditions pour travailler « sous couverture » ? : Interdit

5.1. – Poste de médiateur, quelle interface avec le public ? : Un équivalent

Depuis 10 ans, un « représentant des lecteurs » (readers representative) reçoit les plaintes, rédige et fait publier les rectificatifs dans la rubrique “corrections et clarifications”.

Sa fonction n’est toutefois pas aussi large que celle d’un véritable « médiateur » de presse qui est plutôt assurée par le conseil de presse irlandais, dans lequel le journal est directement impliqué.

5.2. – Rubrique « Courrier des lecteurs » ? : Oui

5.3. – Quelle gestion du « Droit de réponse » ? : Pas d’équivalent en Irlande

5.4. – Visites du média ? : Pas de politique spécifique

L’Irish Times accueille des étudiants en stages plus ou moins longs tout au long de l’année mais n’a pas mis en place de politique spécifique de visites du public, même si quelques unes peuvent se produire ponctuellement.

Une fois par an, le siège du journal participe à la journée « portes ouvertes » (Open Day) à Dublin, au cours de laquelle les lecteurs ou curieux peuvent entrer dans la rédaction et rencontrer des journalistes.

5.5. – Des rencontres avec le public ? : Une fois par an

Rares sont les rencontres entre les lecteurs de l’Irish Times et les membres de la rédaction, exceptées lors de la journée annuelle « portes ouvertes » et s’apparentent davantage à des visites de locaux qu’à de réels moments d’échange.

5.6. – Coordonnées des journalistes à la disposition du public ? : Oui

Les adresses mail harmonisés des journalistes sont à disposition du public qui peut toujours appeler la rédaction pour tenter de joindre de vive voix les professionnels de l’information.

5.7. – Quelle gestion des forums sur internet ? : A posteriori et en interne

6.1. – Vers une imprimerie verte ? : Pas une préoccupation actuelle

6.2. – Infrastructure et logistique raisonnées ? : Non

6.3. – Choix des fournisseurs sur critères durables ? : Non

6.4. – Gestion durable du matériel de tournage ? : Non pertinent

7.1. – Quelles initiatives d’éducation aux médias ? : Pas de réelle politique

Hormis les exemplaires donnés aux écoles ou les tarifs étudiants, l’Irish Times ne possède pas de politique d’éducation aux médias.

7.2. – Quel soutien aux médias des pays émergents ? : Aucun sauf…

Le quotidien a soutenu un homologue de Sarajevo pendant la guerre en ex-Yougoslavie.

8.1. – Quel engagement pour la formation continue ? : Minimal

Les contraintes légales sont limitées et les courts programmes de formation continue pour les journalistes portent essentiellement sur les nouvelles technologies et sur le droit de la presse.

8.2. – Transparence des rémunérations ? : Selon la grille syndicale

Tous les salaires sont conventionnés (selon la grille du syndicat professionnel). Seuls les bonus ne sont pas divulgués. Le principe d’intéressement a été introduit au début des années 2000 mais l’entreprise ne fait plus de profit depuis 2008.

8.3. – Quels bénéficiaires de la taxe d’apprentissage ? : Inexistante en Irlande

9.1. – Quelle prise en compte de la RSE ? : Aucune