The Guardian

Support média : Presse écrite, Internet

Périodicité : Quotidien

Diffusion géographique : Nationale

Zone géographique : Royaume-Uni

Site web : www.theguardian.co.uk

Pays du siège : Royaume-Uni

Ville : Londres

Adresse : Guardian News & Media Limited, PO Box 68164, Kings Place, 90 York Way, London, N1P 2AP

Date de création : 1821

Propriétaire : Guardian Media Group

Statut : Société anonyme avec appel public à l’épargne

Président du Guardian Media Group : Neil Berkett

Directeur général  : Andrew Miller

Directeur de la publication  : Alan Rusbridger

Médiateur  : Chris Elliott

Quelques chiffres…

Détenteur du capital : Guardian Media Group plc

Financièrement indépendant, The Guardian est associé au Manchester Evening News, dont les bénéfices permettent de parvenir à l’équilibre financier.

Chiffre d’affaire du Guardian Media Group : 210,2 millions de livres (mars 2014)

Tirage : environ 196 425 exemplaires (source ABC, 2013/2014).

Parution  : quotidien paraissant tous les jours de la semaine

Unités de production  : London, Manchester

Historique :

John Edward Taylor fonde le Manchester Guardian and Evening News Limited en 1821. D’abord hebdomadaire, le journal passe quotidien en 1855.

Il se développe et forge sa réputation sous la direction de Charles Prestwich Scott à partir de 1872.

En 1936, John Russel Scott, le fils de CP Scott crée un trust d’actionnaires qui devient propriétaire du Manchester Guardian. Cette fondation garantit depuis l’indépendance financière et politique du journal puis aujourd’hui du Guardian Media Group.

La Scott trust ne prend aucun dividende et les bénéfices sont systématiquement réinvestis dans le groupe.

En 1979, The Guardian bénéficie de la crise qui secoue The Times empêchant celui-ci de paraître pendant 11 mois.

En 1990, The Guardian crée une édition européenne diffusée dans 16 pays d’Europe et en Israël.

En 1993, The Guardian rachète The Observer.

Dès 1995, The Guardian développe une édition en ligne avec des pages consacrées à la technologie. En 2001, le site devient le plus consulté d’Angleterre.

The Guardian est un quotidien de gauche, proche des travaillistes mais qui garde son esprit critique quelque soit le gouvernement. Son indépendance et la qualité de son contenu sont reconnues très largement hors des frontières du Royaume-Uni.

The Guardian est également référent pour son positionnement fort sur le web et ses expérimentations dans le domaine du journalisme de données. Le quotidien est l’un des journaux qui a notamment publié les informations du « wikileaks »

En 2013, le GMG publie donc The Guardian et The Observer mais également guardian.co.uk, guardiannews.com aux Etats-unis et depuis récemment en Australie guardian.co.uk/australia

Réponses complètes

1.1. – Code ou charte interne ? : Oui

Le code de déontologie a été rédigé il y a 10 ans. Il a été mis à jour en août 2011 par l’actuelle directrice de la rédaction.

1.2. – Quel contrôle de leur application ? : Les rédacteurs en chef

Tous les journalistes reçoivent un exemplaire du code de déontologie.

Les directeurs de la rédaction ont pour charge d’en vérifier l’application.

2.1. – Société De Journalistes / Société De Rédacteurs ? : Non mais

Pas d’association de journalistes en interne. Il existe toutefois en Grande-Bretagne le Syndicat national des journalistes qui est représenté au sein de la rédaction par une « chapelle » dirigée par un père supérieur ou une mère supérieure. Ce sont eux qui jouent un rôle de veille sur les pratiques journalistiques et la qualité de l’information.

2.2. – Retour critique sur la production journalistique ? : Une conférence critique

Tous les matins, le rédacteur en chef réunit les cadres éditoriaux - une quinzaine de personnes - pour une « conférence critique ».

A 10h, tous les journalistes peuvent assister à la conférence de rédaction animée par le rédacteur en chef.

2.3. – Quels systèmes de recherche et de rectification des erreurs ? : Aucun

Le fact-cheking ne fait pas partie de la culture britannique. Le médiateur rédige un rectificatif si nécessaire.

3.1. – Quel lien entre valeurs du média et contenus publicitaires ? : C’est aussi l’affaire de la rédaction

Le rédacteur en chef est également responsable du contenu publicitaire. Si une publicité ne lui convient pas, il peut demander à ce qu’elle soit retirée du journal ou du site.

3.2. – Quel arbitre en cas de litige ? : NC

3.3. – Quel cadre pour les parrainages et les partenariats éditoriaux ? : NC

4.1. – Quelle gestion des voyages de presse et des journalistes « embarqués » ? : Acceptés et annoncés

En 2010, le Guardian a renforcé les règles pour les voyages de presse qui doivent impérativement être annoncés dans l’article.

Le quotidien rembourse les frais occasionnés par un voyage de presse organisé par le gouvernement.

Les reportages « embarqués » étaient depuis longtemps acceptés et systématiquement annoncés.

4.2. – Quelle résolution des conflits d’intérêt avec le propriétaire ? : Transparence

Si The Guardian évoque une société qui appartient au Guardian Media Group, il en fait mention.

Même principe s’il est question de quelqu’un qui travaille ou a travaillé pour le groupe.

4.3. – Quelle gestion des pressions politiques et économiques ? : Par la hiérarchie

Les journalistes qui subissent des pressions particulièrement insistantes font remonter le problème auprès des chefs d’édition ou du rédacteur en chef.

4.4. – Quel traitement du fait divers ? : Avec précaution

The Guardian s’intéresse aux histoires qui ont du sens et les traite avec précaution.

Le journal évite ainsi les détails sur les méthodes de suicide.

Il est attentif également à ne pas abuser des termes psychiatriques pour décrire un criminel.

Les journalistes ne harcèlent pas les familles des victimes et ne mettent pas en avant les émotions de celle-ci.

Ils n’interviewent pas de jeune de moins de 16 ans, à moins d’avoir l’autorisation des parents.

4.5. – Quels critères de publication des photos / de diffusion des images tournées ? : Pas de voyeurisme

Le journal cherche à respecter la dignité des individus et à éviter le voyeurisme. Les images utiles pour raconter une histoire considérée comme importante seront toutefois publiées.

The Guardian montre des photos de personnes menottées.

Le journal s’autorise le type de retouches qui peut être réalisé dans une chambre noire classique. Il est possible de retravailler la lumière mais pas de rajouter une personne dans l’image.

4.6. – Quel traitement des photos ou vidéos amateurs ? : Rarement rémunérées

The Guardian en utilise beaucoup. Les documents amateur sont très rarement rémunérés.

4.7. – Quel statut pour les blogs de journalistes permanents ou pigistes ? : Un journalisme comme un autre

The Guardian considère les blogs comme une forme de journalisme nouvelle et différente qui doit respecter les règles en vigueur dans tous les titres du groupe : pas d’insulte, transparence sur la façon dont l’information a été obtenue et une attention particulière portée aux liens en hypertexte.

Le quotidien considère en plus que l’information sur les blogs doit être sourcée avec une attention toute particulière.

4.8. – Quelles conditions pour travailler « sous couverture » ? : Sur autorisation

Si un journaliste considère qu’une information ne peut pas être obtenue autrement, il doit alors faire une demande spéciale à son rédacteur en chef. Il en sera fait mention dans l’article.

5.1. – Poste de médiateur, quelle interface avec le public ? : Oui, récipiendaire des plaintes

Quand le médiateur réceptionne la plainte d’un lecteur, il enquête, fournit des explications, publie un correctif ou fait des excuses au nom du journal.

Contrairement au rédacteur en chef, le médiateur ne possède aucun rôle disciplinaire, ce qui ne l’empêche pas d’intervenir en conférence de rédaction pour attirer l’attention sur un manquement éventuel au code de déontologie.

Il dispose d’une rubrique dans le journal tous les lundis ainsi que d’une page sur le site.

5.2. – Rubrique « Courrier des lecteurs » ? : Oui

Un rédacteur en chef et une équipe de journalistes ont en charge la rubrique « Courrier des lecteurs » qui occupe les trois quarts d’une page.

5.3. – Quelle gestion du « Droit de réponse » ? : Pas à proprement parler

The Guardian ne publie pas de « droit de réponse » à proprement parler. En revanche les personnes qui souhaitent s’exprimer en réaction à un article peuvent le faire dans le cadre de la rubrique « Response », publiée 4 jours par semaine.

5.4. – Visites du média ? : Impossible pour le grand public

Les visites sont réservées aux étudiants en journalisme et aux journalistes étrangers.

5.5. – Des rencontres avec le public ? : NC

5.6. – Coordonnées des journalistes à la disposition du public ? : Oui

Les adresses mail des journalistes sont disponibles sur le site web, et au bas des articles « de commentaire » dans le journal papier.

5.7. – Quelle gestion des forums sur internet ? : Modération a posteriori

La rédaction travaille à la fois pour le papier et pour le web, elle possède des « community managers » non journalistes pour chaque pôle thématique.

Sur certains sujets sensibles, les commentaires sont interdits ou modérés a priori. Pour le reste, ils sont modérés a posteriori.

6.1. – Vers une imprimerie verte ? : Une double certification

80% du journal sera imprimé sur du papier recyclé en 2013.

The Guardian privilégie le papier fabriqué en Norvège, il y est produit grâce à l’énergie hydroélectrique, relativement peu émettrice de CO2.

Les techniques d’impression ont obtenu deux certifications : la norme ISO 4001 et le « Carbon Trust Standard » qui s’intéresse notamment à la consommations d’eau, d’électricité et à l’émission de composés organiques toxiques (COV).

6.2. – Infrastructure et logistique raisonnées ? : Un bâtiment économe en énergie

Le bâtiment abritant le journal est particulièrement bien noté concernant la consommation d’énergie selon la norme Bream.

Le taux de recyclage est élevé (emballages,verre,piles…)

Les locaux sont équipés de systèmes de mesure de la consommation énergétique différenciés pour l’éclairage, le chauffage, l’équipement informatique.

The Guardian travaille sur un projet de recherche avec le département informatique de l’Université de Bristol pour tenter de mieux comprendre l’impact écologique des nouveaux usages du web. Par exemple : le fait de développer une nouvelle plate-forme vidéo permettant un accès plus rapide au contenu pourrait-il diminuer l’impact énergétique global du processus ?

6.3. – Choix des fournisseurs sur critères durables ? : En cours

Pour la nourriture comme pour le reste, The Guardian privilégie les fournisseurs locaux.

6.4. – Gestion durable du matériel de tournage ? : Non pertinent

7.1. – Quelles initiatives d’éducation aux médias ? : Un centre spécialisé

Tous les matins, le Centre pour l’éducation aux médias du Guardian anime des ateliers pour des élèves de 9 à 18 ans. Encadrés par des enseignants, ils réalisent la Une d’un journal ou des sujets en vidéo.

7.2. – Quel soutien aux médias des pays émergents ? : Un engagement marqué

8.1. – Quel engagement pour la formation continue ? : Accompagner la révolution numérique

Pendant deux ans, à l’heure du déjeuner, une formation a été dispensée afin de transmettre à tous les salariés du groupe une culture et des savoir-faire. Exemples de thématiques pour les journalistes : la recherche d’informations, le journalisme de données, le « journalisme de conversation » (celui qui intègre les informations apportées par le lecteur), la gestion des communautés.

8.2. – Transparence des rémunérations ? : Non

8.3. – Quels bénéficiaires de la taxe d’apprentissage ? : NC

9.1. – Quelle prise en compte de la RSE ? : Une équipe

The Guardian offre des bourses à des étudiants post-doctorants en tenant compte de critères liés à la diversité.

Une équipe de 4 à 5 personnes opère de façon transversale dans tous les services du groupe.