La Croix

Support média : Presse écrite, Internet

Périodicité : Quotidien

Diffusion géographique : Nationale

Zone géographique : France

Sous-titre : Donnons du sens au quotidien

Site web : www.la-croix.com

Pays du siège : France

Ville : Paris

Adresse : 18 rue Barbès, 92128 Montrouge

Date de création : 1880 sous forme mensuelle

Propriétaire : groupe Bayard Presse

Statut : SA

Directeur de publication : Georges Sanerot

Directrice de la rédaction : Dominique Quinio

Rédacteurs en chef : Dominique Greiner, François Ernenwein, Florence Couret, Guillaume Goubert, Jean-Christophe Ploquin

Médiateur : Pas de médiateur ni de SDJ/SDR mais COPEC (voir item 2.1)

Quelques chiffres…

Chiffre d’Affaire  : Donnée non publique

Diffusion totale  : 105 428 dont 94 880 exemplaires payés (OJD 2013)

Effectif : 101 journalistes

Parution : quotidien du matin

Unités de production : pour le Nord : Paris Offset Print (Riccobono – la Courneuve - 93), pour le Sud : Midi Print (Riccobono - Gallargues-le-Montueux - 30)

Zone de diffusion : nationale

Régie publicitaire : Bayard Publicité

Historique :

Le journal catholique a été créé par le Père Emmanuel D’Alzon, fondateur de la congrégation des assomptionnistes. Trois ans après son lancement, le mensuel passe à un rythme quotidien, le 16 juin 1883 à l’initiative du Père Vincent-de-Paul Bailly. La Croix tente de rester au-dessus des querelles politiques, de fédérer plusieurs courants religieux. Elle prendra des positions antidreyfusardes et antisémites.

Dans les années 30, le quotidien s’ouvre à l’information générale et ne couvre plus seulement les sujets religieux. A partir de la fin des années 50, il entame un tournant ouvertement progressiste en soutenant les prêtres ouvriers, en dénonçant la torture en Algérie puis en défendant les positions du concile Vatican II.

Pendant quelques années et à l’occasion de son centenaire, le journal étoffe son titre en « la Croix-l’événement », avant de reprendre son appellation d’origine en 1994. Il devient un journal du matin et gagne des lecteurs entre 2001 et 2005.

Les lecteurs de la Croix, à 96% abonnés, demeurent d’obédience catholique, le journal demeure reconnu pour ses prises de position progressistes.

Réponses complètes

1.1. – Code ou charte interne ? : Oui mais…

… Elle est peu connue.

Un implicite tellement fort et des valeurs tellement claires semblent rendre moins utile le recours à un texte interne.

1.2. – Quel contrôle de leur application ? : Informel et permanent

2.1. – Société De Journalistes / Société De Rédacteurs ? : Non mais…

Le quotidien possède un organe ancien et original. La « Commission Permanente d’Étude et de de Coopération » a été créée à La Croix en 1964 pour gérer la vie collective de la rédaction.

Elle est composée de membres de la direction (directeur du journal ou de la rédaction, directeur adjoint chargé de la rédaction ou rédacteur en chef désigné par le Directeur, directeur adjoint chargé de l’administration ou autre rédacteur en chef désigné par le directeur) et de journalistes élus pour deux ans par les salariés titulaires de la carte de presse en CDI pour au moins un mi-temps et ayant au moins un an d’ancienneté à Bayard.

La « Copec » se réunit tous les mois ou tous les deux mois, elle peut servir « d’antichambre » aux négociations sociales en adoptant des textes d’orientation. Elle ne se préoccupe jamais de cas individuels.

2.2. – Retour critique sur la production journalistique ? : Informel et régulier

L’ambiance coopérative du quotidien permet des retours critiques sans avoir besoin d’espace spécifique. Ils peuvent se faire au détour d’un couloir ou pendant la réunion qui rassemble quotidiennement les rédacteurs en chef, juste avant la conférence de rédaction. Ils font partie de la culture-maison.

2.3. – Quels systèmes de recherche et de rectification des erreurs ? : Circuit de relecture classique

Chaque article est relu plusieurs fois, par le chef de service, rédacteur en chef, secrétaire de rédaction, réviseur…

Sur le web, chaque article est relu au moins par un chef de service.

En cas d’erreur, les rectificatifs sont publiés sans commentaire.

3.1. – Quel lien entre valeurs du média et contenus publicitaires ? : Tellement peu de publicité…

…pourtant la réponse à cette question semble s’imposer. Le peu d’annonceurs intéressés par La Croix ne le sont pas par hasard. Le lien cohérent entre les valeurs rédactionnelles et la publicité sont évidents.

3.2. – Quel arbitre en cas de litige ? : Le rédacteur en chef…

… Sans aucune hésitation.

3.3. – Quel cadre pour les parrainages et les partenariats éditoriaux ? : Sous la responsabilité de Dominique Quinio, directrice de la Croix

Il existe un « comité partenariats » auquel D. Quinio participe, elle valide ou non les propositions faites par les rédacteurs ou par le service de communication (ce dernier centralise les sollicitations/propositions provenant de l’extérieur).

4.1. – Quelle gestion des voyages de presse et des journalistes « embarqués » ? : Le plus possible sur les deniers du journal

Les voyages de presse ne sont pas formellement interdits mais demeurent peu utilisés. Le journal - très attaché à l’international - tente de partir le plus souvent possible en partageant les frais, pour ne pas complètement dépendre d’un donateur, fut-il humanitaire.

Régulièrement ressurgit le débat sur le signalement ou non dans les articles des conditions financières dans lesquelles un voyage a été effectué.

4.2. – Quelle résolution des conflits d’intérêt avec le propriétaire ? : Un prêtre comme intermédiaire

Rédacteur en chef parmi 5 autres, celui-ci ne joue pas le rôle de « censeur » ou de « voix de son maître » mais peut toujours donner un avis. Le journal veut s’adresser à tous les catholiques sans distinction, il ne serait pas de son intérêt de favoriser une branche religieuse particulière.

A contrario, le quotidien ne s’interdit pas non plus de rédiger des articles sur les assomptionnistes (propriétaires de La Croix) quand le sujet se justifie.

4.3. – Quelle gestion des pressions politiques et économiques ? : Le dialogue…

Ainsi quand un prêtre s’en est violemment pris au journal du haut de sa chaire, l’un des fidèles - journalistes à La Croix - a informé la directrice de l’incident. Celle-ci a invité le détracteur à rencontrer la rédaction. Il est venu et le dialogue s’est amorcé…

4.4. – Quel traitement du fait divers ? : Quasiment pas de fait divers

Le quotidien catholique ne traite pas les faits divers. Non par un rejet de principe mais par manque d’intérêt de ses lecteurs.

4.5. – Quels critères de publication des photos / de diffusion des images tournées ? : L’impératif respect de la dignité

Le responsable du service est très à cheval sur les questions éthiques liées à l’image. Le respect de la dignité des personnes fait directement écho aux valeurs du journal.

Donc pas de corps mort, pas de profonde détresse, rien qui pourrait être taxé de voyeurisme.

Les éventuels recadrages se font avec beaucoup de précautions.

4.6. – Quel traitement des photos ou vidéos amateurs ? : Proscrites

4.7. – Quel statut pour les blogs de journalistes permanents ou pigistes ? : Réflexion en cours

Les articles des blogs ne sont pas relus par les chefs de service.

Au sein du Groupe Bayard, un groupe de réflexion s’est attelé à la question du statut de la parole des journalistes sur les réseaux sociaux.

4.8. – Quelles conditions pour travailler « sous couverture » ? : Pratique interdite

5.1. – Poste de médiateur, quelle interface avec le public ? : Non

5.2. – Rubrique « Courrier des lecteurs » ? : Oui

Elle demeure très importante et peut occuper deux, voire trois pages du quotidien en cas de nécesssité.

Les lecteurs de La Croix écrivent encore beaucoup, signe d’attachement à un journal qu’ils considèrent souvent comme le leur.

5.3. – Quelle gestion du « Droit de réponse » ? : Légale

Les demandes de droit de réponse sont directement traitées par le service juridique.

La rédaction ne commente jamais un droit de réponse, contrairement à d’autres journaux.

5.4. – Visites du média ? : Régulières

La Croix a l’habitude de recevoir la visite de groupes constitués qui peuvent assister à la conférence de rédaction.

Une journée « portes ouvertes » a connu un énorme succès en 2003 et l’opération a été renouvelée cette année pour les 130 ans de la Croix.

5.5. – Des rencontres avec le public ? : Des voyages en commun…

Au moins deux fois par an, le journal propose à ses lecteurs un voyage thématique à l’étranger, préparé et encadré par des journalistes, organisés par des agences de voyages extérieures.

En 2003 à l’occasion du 130ème anniversaire du titre, la journée « portes ouvertes » a drainé plus de 2 000 lecteurs dans les locaux de la rue Bayard et a été renouvelée dans les locaux de Montrouge en juin 2013.

Des débats, environ 2 par an, à Paris et en régions, sont organisés notamment à l’occasion de dossiers spéciaux (liés aux villes, diocèses, etc…). De même, des ciné-rencontres ont lieu au moins 3 fois par an.

Par ailleurs, les journalistes interviennent sur une trentaine d’événements dont le quotidien est partenaire (avec invitations aux lecteurs).

Le dernier grand débat public remonte à 1995, avant les élections présidentielles et regroupait tous les candidats. Mais de tels événements demandent beaucoup d’énergie et de moyens, ils restent donc exceptionnels.

Une « association des amis de La Croix » a existé et a progressivement disparu. Là encore, l’animation d’un tel réseau nécessite un important déploiement d’efforts sur le long terme.

5.6. – Coordonnées des journalistes à la disposition du public ? : Oui

Les adresses mail des journalistes sont sur le site web, dans l’espace « Contacts ».

5.7. – Quelle gestion des forums sur internet ? : À venir

Les commentaires sont maintenant possibles. La modération est réalisée en interne par le journaliste ayant rédigé l’article concerné, ou par l’équipe du courrier des lecteurs.

6.1. – Vers une imprimerie verte ? : Une démarche très volontaire

Fin 2008, un bilan carbone du secteur jeunesse du groupe (un tiers des activités de Bayard) a révélé que le papier était le plus gros émetteur de carbone (avant même les produits de promotion). Un gros effort a donc été entamé dans cette direction. Le groupe est en train de terminer un travail de recensement auprès de tous ses papetiers, autant pour l’édition de livres que pour le secteur presse.

Dans la foulée sera lancée une certification. Deux types de normes (PESC et FSC) pourront être requises selon les titres et les types de contraintes plus ou moins fortes qu’elles induisent.

Pour l’instant, tous les papiers proviennent de forêts gérées de façon durable.

6.2. – Infrastructure et logistique raisonnées ? : Un souci constant

La demande interne autour du développement durable est forte, impulsée par les salariés et les syndicats, relayée par la direction générale.

Quand le groupe a quitté le 8ème arrondissement de Paris pour Montrouge, 12 des 14 critères « Haute Qualité Environnementale » étaient remplis dans le nouveau bâtiment. De nombreux aménagements durables ont été réalisés : l’installation de lumière qui détecte la présence humaine, les boissons équitables, un mug pour chaque salarié afin d’éviter l’emploi de gobelets en plastique, de la nourriture bio accessible tous les jours à la cantine d’entreprise, tous les produits d’entretiens bio, le recyclage des piles et du papier, la climatisation qui s’arrête automatiquement à chaque ouverture de fenêtre…

Les places de parkings sont gratuites pour les salariés qui pratiquent le co-voiturage. La signature d’un plan de déplacement interentreprise a favorisé l’installation d’une station de vélib au pied de l’immeuble et devrait permettre à terme la mutualisation de livraisons.

Le groupe s’oriente vers une certification « HQE exploitation ».

6.3. – Choix des fournisseurs sur critères durables ? : De plus en plus

Et en particulier dans les appels d’offre pour les papetiers et imprimeurs.

Avec notamment le souci de rapatrier en France un maximum d’imprimeurs afin de raccourcir les circuits. Sans que les coûts deviennent prohibitifs à terme.

6.4. – Gestion durable du matériel de tournage ? : Trop tôt pour en parler

7.1. – Quelles initiatives d’éducation aux médias ? : La semaine de la presse à l’école

Comme de nombreux journaux français, La Croix participe à la semaine annuelle de la presse à l’école en détachant des journalistes pour qu’ils donnent des conférences ou animent des ateliers en milieu scolaire. Environ 27 000 exemplaires sont gracieusement diffusés dans les établissements scolaires.

Par ailleurs, des journalistes interviennent régulièrement dans différentes grandes écoles.

7.2. – Quel soutien aux médias des pays émergents ? : Transférer le savoir-faire

Grâce à un partenariat public-privé, le groupe Bayard s’est fermement engagé dans la promotion de la lecture par la presse en Afrique. Le spécialiste de la littérature jeune a ainsi lancé en 1993 « Planète jeunes », le premier magazine panafricain francophone à destination des 15-25 ans, dorénavant réalisé par des journalistes du Mali, Togo, Sénégal…

En 1998, un autre titre « Planète enfants » est venu enrichir l’association « Planète ».

En parallèle se développe un projet global de formation aux métiers de la presse : conception éditoriale, journalisme, commercialisation et diffusion des titres mais aussi animation dans les écoles d’une douzaine de pays d’Afrique.

8.1. – Quel engagement pour la formation continue ? : Bien au-delà des obligations

Le groupe Bayard s’engage à plus de deux fois le minimum légal.

Pour l’ensemble de son personnel, trois axes prioritaires ont été définis : le numérique, le management et les relations clients.

Du côté des journalistes, largement impliqués dans les deux premiers axes, deux sessions de formation sur l’Europe sont organisées annuellement, ainsi qu’une formation à l’interreligieux sur Marseille.

« L’université Bayard » organise à la fois des formations et des cellules de veille pour l’ensemble des journalistes du groupe, tous titres confondus. L’ensemble des aspects du métier - autant éditoriaux que techniques - sont étudiés dans des ateliers qui se réunissent une fois par mois en accueillant souvent un conférencier. Leur mission est d’élaborer des propositions concrètes.

8.2. – Transparence des rémunérations ? : Informelle

L’intranet du quotidien présente les planchers et plafonds de la grille des salaires.

Pendant deux ans, les volontaires ont été invités à afficher leurs indices et salaires.

Mais l’échelle est plutôt faible (de 1 à 10) en commençant par 1500 euros et les salariés de La Croix échangent manifestement avec simplicité sur la question des rémunérations.

8.3. – Quels bénéficiaires de la taxe d’apprentissage ? : Une juste proportionalité

Pour verser sa taxe d’apprentissage, Bayard tient compte de la proportion des différents métiers à l’intérieur du groupe. Les journalistes représentent 40% des salariés, 40% de la taxe est donc versée à des centres de formation au journalisme. Aucun n’est privilégié et les 13 centres agréés par la profession se partagent la contribution.

9.1. – Quelle prise en compte de la RSE ? : L’expression devrait logiquement faire son apparition …

Le secteur Bayard jeunesse (qui représente un tiers des activités du groupe) possède un responsable développement durable… Un poste de coordination à l’intérieur du groupe existe déjà.

Des échanges de bonnes pratiques se font régulièrement avec d’autres groupes de presse et Bayard participe au Forum RSE des médias.

L’expression Responsabilité Sociale de l’Entreprise pourrait donc logiquement faire son apparition, mettant ainsi un sigle sur les pratiques isolées mais qui depuis quelques années convergent vers une cohérence à laquelle chacun semble aspirer.

La Croix s’implique dans ce domaine à travers des propositions éditoriales en partenariat avec des organismes extérieurs : « Tendances des entreprises sociales » avec l’Avise ; « le Baromètre de la finance solidaire » avec Finansol.