5.5. – Des rencontres avec le public ?

Souvent initiées par les associations de soutien à un titre spécifique, ces rencontres permettent des échanges directs entre le public et les journalistes de la rédaction. Elles se font généralement sur un thème particulier mais consistent davantage à soutenir un positionnement éditorial qu’à s’interroger sur le processus de fabrication de l’information.

Par ailleurs, les journaux peuvent faire appel à leurs lecteurs par le biais de panels, pour des suggestions de sujets, pour qu’ils s’expriment sur des articles publiés…

Les services marketing ou commerciaux peuvent aussi avoir recours à des études qualitatives sur des échantillons de population. Elles se font ponctuellement pour préparer un changement de formule ou, plus régulièrement, pour recueillir des commentaires sur le contenu du journal.

Réponses complètes

Allemagne

Berliner Zeitung : Débats dans les locaux

Le Berliner Zeitung organise dans ses locaux des débats publics sur des sujets politiques ou sociaux, auxquels participent ses journalistes.

ZDF : Non, seulement des émissions interactives

Le service public diffuse des émissions interactives comme « ZDF log in » et ou plus ponctuellement « Heute journal plus » dont un numéro a présenté un aperçu du travail de la rédaction pour préparer le JT.

Belgique

De Standaard : Lors des visites

La Libre Belgique : Oui

Des voyages sont organisés pour les lecteurs avec un représentant de la rédaction : La Libre Évasion, et La Libre Aventure.

Pour aller à la rencontre des lecteurs, il arrive aussi que le journal installe des stands dans des manifestations culturelles.

Le Soir : A développer

Des rencontres avec le public seraient à développer. Jusqu’à présent, seuls quelques échanges entre le rédacteur en chef et le « club des lecteurs » ont lieu.

Réalisés de façon ponctuelle jusqu’en 2008, les panels de lecteur sont devenus systématiques.

RTBF : Non

Pas de club de téléspectateurs/auditeurs ni de panels, le volume de l’auditoire est trop limité.

Brésil

A Folha de S. Paulo : Non

Pas de rencontres directes permettant des échanges entre la rédaction et le public.

Le journal organise seulement des conférences.

Cruzeiro do sul : Non

O Estado de S. Paulo : Non mais

Pas de réunions régulières avec le public de lecteurs, mais le Groupe d’Évaluation Éditorial invite chaque mois un lecteur pour qu’il fasse une évaluation critique du journal.

Rádio CBN : Pas de façon régulière

TV Cultura : Prévues

La chaîne pense organiser de telles rencontres parce qu’elle a tout intérêt à faire connaître le média au téléspectateur, notamment pour élargir son public.

TV TEM : Aucune

Espagne

El País : Oui

Exceptionnellement le journal peut ouvrir les portes de ses conférences de rédaction à des experts qui apportent avis et conseils.

Le public peut également, sur réservation, assister à des cycles de conférences thématiques. La rédaction de Barcelone organise ainsi des débats publics sur des thèmes d’actualité et de vulgarisation scientifique.

La Vanguardia : Non

Ces rencontres entre la rédaction et le public du quotidien, qui étaient fréquentes par le passé, n’ont plus lieu aujourd’hui. Les seuls contacts passent maintenant par le journal numérique (La Vanguardia digital).

Rádio Barcelona - Cadena SER : Non

En revanche, pour mieux connaître son public Radio Barcelona fait appel à une équipe de sociologues qui réalise un travail scientifique sur les auditeurs de la station.

RNE : Pas directement mais…

Les auditeurs ne rencontrent la rédaction que lors d’émissions avec public.

Par contre, le site web présente de façon très didactique tout le processus de réalisation d’un journal d’information par de nombreuses vidéos détaillant le rôle de chacun, section par section (du choix des sujets en conférence de rédaction, jusqu’au fonds documentaire, en passant par les unités mobiles ou les correspondants à l’étranger).

TVE : Rien d’établi de façon régulière

France

Europe 1 : Non

France 2 : Via le médiateur

En 2010, le médiateur s’est déplacé une dizaine de fois dans des collèges et des lycées. Il a pour ambition de développer ce type de rencontres et l’organisation de tables rondes en province notamment.

France 24 : Ponctuellement

Les membres de la rédaction peuvent participer à des débats lorsqu’ils sont sollicités.

Quand la chaîne en diffuse un, les télespectateurs peuvent poser leurs questions sur une page Facebook.

France Inter : Oui mais informelles

Lorsque la rédaction est délocalisée en région pour un événement ponctuel (Festival d’Avignon, etc.) ou lors d’opérations spéciales dans les métropoles régionales. Le public est invité à assister aux émissions, mais il ne s’agit pas à proprement parler d’échanges structurés sur le fonctionnement de la radio ou la fabrication de l’information.

La Croix : Des voyages en commun…

Au moins deux fois par an, le journal propose à ses lecteurs un voyage thématique à l’étranger, préparé et encadré par des journalistes, organisés par des agences de voyages extérieures.

En 2003 à l’occasion du 130ème anniversaire du titre, la journée « portes ouvertes » a drainé plus de 2 000 lecteurs dans les locaux de la rue Bayard et a été renouvelée dans les locaux de Montrouge en juin 2013.

Des débats, environ 2 par an, à Paris et en régions, sont organisés notamment à l’occasion de dossiers spéciaux (liés aux villes, diocèses, etc…). De même, des ciné-rencontres ont lieu au moins 3 fois par an.

Par ailleurs, les journalistes interviennent sur une trentaine d’événements dont le quotidien est partenaire (avec invitations aux lecteurs).

Le dernier grand débat public remonte à 1995, avant les élections présidentielles et regroupait tous les candidats. Mais de tels événements demandent beaucoup d’énergie et de moyens, ils restent donc exceptionnels.

Une « association des amis de La Croix » a existé et a progressivement disparu. Là encore, l’animation d’un tel réseau nécessite un important déploiement d’efforts sur le long terme.

La Dépêche du Midi : Rien de formel

A l’occasion de visites du quotidien, le public peut rencontrer des journalistes de la rédaction et s’entretenir avec eux.

Le service marketing travaille régulièrement avec des panels de lecteurs.

La Montagne : Oui

Des « Face aux lecteurs » sont organisés régulièrement. L’invité peut être un sportif, un chanteur ou le finaliste de l’émission « Top Chef », originaire de la région. Le public est recruté parmi un panel de 2500 lecteurs réguliers, avec lesquels des liens sont entretenus tout au long de l’année. Ces rencontres se traduisent par deux pages rédactionnelles dans le journal le lendemain.

La Montagne a également créé un « espace lecteur conseil ». Chaque lecteur régulier ou occasionnel du quotidien a la possibilité de s’y inscrire. Il est sollicité au maximum deux fois par mois pour répondre par écrit à des enquêtes qui lui prennent entre 5 et 15 minutes. Les sujets en sont très variés : contenu éditorial, publicité, mode de vie ou actualité pour partager des points de vue, donner des avis, faire connaître des attentes précises et faire évoluer le journal.

La participation à ces enquêtes n’est pas directement rémunérée mais fait gagner des points qui apportent des avantages dans la boutique lecteurs ou la boutique photo.

La Nouvelle République : Rares

Par exemple, lorsque la Nouvelle République change de formule, pour en vérifier le bien-fondé, ou lors de « chats » avec les lecteurs.

La Provence : Oui mais…

Des débats sont régulièrement organisés avec des lecteurs ressources (par exemple à l’issue d’un discours du président de la République).

Une rubrique intitulée « débats-forum » sur le site du journal est ouverte aux lecteurs pour leurs commentaires.

Les deux initiatives ne portent cependant jamais sur la « fabrication » du journal, elles ne servent qu’à alimenter son contenu.

Quant au service marketing, il utilise moins l’outil des panels de lecteurs qu’il y a quelques années, sans doute faute de moyens. Ces panels sont organisés ponctuellement pour répondre à des questions très précises et systématiquement sous-traités.

Aujourd’hui les études réalisées par panels sont non seulement utilisées par le service marketing mais, dans une moindre mesure, aussi par la rédaction. Depuis longtemps, les directions successives ont en effet tenté de rapprocher ces deux services qui partagent les mêmes locaux.

La Voix du Nord : Oui

Des rencontres sont organisées par le « responsable des études » qui, à son arrivée en 1999, a identifié une centaine de « focus » lecteurs. Régulièrement, une dizaine d’entre eux sont invités à parler du journal, de façon informelle mais pointue, en présence du chef de l’agence locale concernée et éventuellement de journalistes.

Aux « focus » lecteurs et aux conversations téléphoniques ou en face à face, est venue s’ajouter depuis 2007, la mise en place d’un panel de lecteurs sur Internet. Chaque semaine, entre 500 et 800 lecteurs - sur les 5000 volontaires identifiés - répondent à une enquête sur le contenu du journal (mode de traitement, construction de rubriques…)

Si le mot « marketing » n’est plus tabou, ces travaux servent avant tout à recueillir des informations qui seront ensuite traitées par la rédaction.

Le Figaro : Uniquement pour des enquêtes statistiques

Seules des enquêtes statistiques sont régulièrement réalisées auprès des lecteurs par des entreprises indépendantes.

Le Monde : Sur initiative des lecteurs

La Société des lecteurs du Monde organise des rencontres avec des journalistes. Peu d’entre eux sont néanmoins concernés.

Le Parisien/Aujourd’hui en France : Oui mais…

Il ne s’agit pas de rencontres avec la rédaction.

Par le biais des « Face aux lecteurs », des lecteurs sélectionnés rencontrent une personnalité et lui posent directement leurs questions. Ce Face aux lecteurs est ensuite repris dans le journal.

Par ailleurs, Le Parisien a été pionnier, il y a 15 ans, de la commande d’études de lectorat. Sont ainsi réalisées, à la fois des études ponctuelles en cas de nouveau projet, mais également des suivis réguliers (tous les deux mois) sur les attentes et les retours critiques des lecteurs du journal.

Les panels sont construits selon les règles de la statistique et non par recrutement de volontaires.

Le Progrès : Uniquement marketing

Des panels de lecteurs sont mis en place à l’occasion de modification de formule.

Libération : Oui

Les journalistes de Libération ont l’occasion de croiser leurs lecteurs à l’occasion des grands forums (deux fois par an) qui réunissent des personnalités de premier ordre, nationales ou internationales, sur une question d’actualité. Ces forums se tiennent le plus souvent en province, des journalistes de la rédaction y animent des ateliers.

Des panels de lecteurs ne sont organisés qu’en cas de changement de formule du journal.

La rédaction a aussi mis en place « un making-off » dans les pages du journal, encore appelé « contre-journal ». Il s’agit de décortiquer pour le public le processus de fabrication de l’information. La formule n’est pas interactive mais donne un accès aux coulisses.

Ouest France : Décentralisées sans politique d’entreprise.

Le journal ne s’est pas encore doté d’un espace centralisé de réception des critiques ou des plaintes en provenance des lecteurs de toute la région.

Ponctuellement des journées « portes ouvertes » sont organisées dans les rédactions décentralisées (exposition de photos …). Un espace de conférence à la rédaction locale de Rennes peut accueillir des rencontres thématiques. Mais toutes les initiatives reviennent aux directions locales et sans faire l’objet d’une politique globale.

François-Régis Hutin ou sa fille interviennent régulièrement devant des publics ciblés quand on leur en fait la demande.

Depuis 1968, 4 sociologues travaillent au bureau « recherche et développement ». Ce sont finalement eux qui organisent le plus et le mieux les échanges directs ou indirects entre les lecteurs et la rédaction.

Si aucun changement de formule ne s’est fait sans étude de lectorat préalable, le bureau accompagne avant tout et de près l’évolution du journal, ou d’une rubrique en particulier.

L’intention relève en priorité de la recherche sur la proximité du quotidien avec ses lecteurs dans le cadre de la mission publique qu’il s’est donnée, plutôt que du marketing à court terme.

Les relations journalistes/lecteurs/bureau de recherche servent donc à alimenter la réflexion sur la ligne éditoriale et les aménagements pratiques, sans que ne puisse primer le diktat : « le lecteur ne veut pas, donc on supprime… ».

RTL : Pas avec la rédaction sauf…

Lorsque RTL délocalise ses rendez-vous, à l’occasion d’un événement en province ou lors d’un Salon (celui de l’agriculture à Paris par exemple), le public peut venir assister au journal sur place.

Sud Ouest : Oui

Des rencontres entre les lecteurs et la rédaction centrale sont organisées par le médiateur au siège du journal. La prochaine étape consistera à exporter le principe d’échange dans les agences départementales.

Une « association des lecteurs et internautes de Sud Ouest » vient d’être créée. Elle a entre autre pour objectif de « resserrer les liens avec le journal et de participer à la liberté et à l’indépendance éditoriale du titre ».

Sud Radio : Non

Des journalistes vont régulièrement, mais à titre individuel, dans les forums « La presse à l’école » ou les forums des métiers.

TF1 : Via la Fondation TF1

Dans le cadre des activités de la Fondation TF1, les présentateurs et le directeur de la rédaction vont à la rencontre des jeunes dans les quartiers difficiles.

Il n’existe pas de club de téléspectateurs.

Irlande

The Irish Times : Une fois par an

Rares sont les rencontres entre les lecteurs de l’Irish Times et les membres de la rédaction, exceptées lors de la journée annuelle « portes ouvertes » et s’apparentent davantage à des visites de locaux qu’à de réels moments d’échange.

Pologne

Polskie Radio, kanal 3 : Lors des visites du média

Royaume-Uni

BBC : Un public sélectionné

Des rencontres thématiques sont organisées avec le public. Exemple : « Quel traitement pour l’actualité européenne ? ». Les spectateurs qui y assistent sont sélectionnés par le service marketing de la BBC.

The Guardian : NC

Suisse

La Liberté : Oui

La Liberté possède une longue tradition d’accueil de son public et les nombreuses rencontres se font toujours de manière « informelle ».

Il arrive que le service marketing réunisse un panel de lecteurs, pour un changement de formule par exemple. Par ailleurs, il réalise des campagnes d’abonnement par téléphone et recueille ainsi des réactions à chaud. Mais elles ne sont pas directement exploitées par la rédaction.

Le Temps : Oui

Des rencontres thématiques ponctuelles sont organisées, par exemple avec un panel de médecins abordant le traitement des informations médicales au sein du quotidien.

En ce qui concerne l’aspect marketing, le groupe Edipresse a mis en place un système de panel de lecteurs sur le web qui permet au journal Le Temps de réaliser des enquêtes par sondage.

RTS : Via le Conseil du public

Les scolaires ont la possibilité d’assister aux conférences de rédaction.

Une Société des auditeurs et téléspectateurs est installée dans chaque canton. Elles élisent les membres du Conseil du public, à raison de deux par canton. Chaque mois, ce Conseil du public étudie une émission de télé et une émission de radio. La RTS réagit à leur rapport puis un communiqué de presse peut être diffusé.

Les producteurs des émissions concernées sont invités à la séance du Conseil du public ainsi que les directeurs des programmes des « Programmes » et de « l’Actualité » qui sont interpellés sur l’ensemble des émissions du mois écoulé.